Beaucoup croient dur comme fer que c'est à Alger qu'a été inventé la World Music. Et pour cause ! Le premier Festival panafricain avait été, il est vrai, une occasion unique pour les musiciens africains et afro-américains pour inventer des métissages entre leurs traditions ethniques et les airs en vogue du moment, jazz, rhythm'n'blues, rock, funk. On se souvient que Miriam Makeba y chantait son légendaire Pata Pata, le premier tube international africain, rappelle-t-on. Quelques mois après avoir composé à Alger Night in Zeralda, le saxophoniste Manu Dibango lance à partir de Paris Soul Makossa, un rhythm'n'blues basé sur une musique de danse de la forêt camerounaise qui fera le tour de la planète en attendant que l'Occident commence à s'intéresser vraiment à la musique africaine dans les années 1980 quand y débarquent notamment les Touré Kunda, Salif Keita, Youssou N'Dour, Khaled, Raïna Raï, les Tambours du Burundi, mêlant pêle-mêle musiques purement traditionnelles et rythmes modernes.