La décision de licencier «arbitrairement» deux émérites professeurs, Rosa Issolah et Aïssa Abdelguerfi, de la prestigieuse Ecole supérieure d'agronomie d'El Harrach, ne cesse de préoccuper la famille universitaire qui, dans un premier temps, a appelé à un rassemblement de protestation, aujourd'hui, devant le ministère de l'Enseignement supérieur. A l'origine de cette mesure qualifiée d'«abusive et illégale», une lettre de dénonciation des dérogations d'inscription d'étudiants en 1re année sans la moyenne requise et en doctorat sans concours préalable. Le premier à avoir fait les frais de cette décision a été le professeur Abdelguerfi qui, déjà au mois de mars dernier, avait interpellé, «au nom d'un collectif d'enseignants universitaires», Tahar Hadjar, sur les raisons qui le poussent «à ignorer les problèmes accrus que connaît depuis la rentrée universitaire l'unique école d'agronomie qui s'est construite au fil d'un siècle d'existence». Le professeur Abdelguerfi a été licencié et, après lui, d'autres, dont Rosa Issolah. Dans une longue lettre parue hier dans El Watan, «au nom de la responsabilité et de la liberté de parole universitaire», elle dénonce «les graves dysfonctionnements dont des inscriptions illégales de bacheliers en classes préparatoires sans moyenne requise» et rappelle au ministre le profil de Aïssa Abdelguerfi : «Une figure emblématique de la communauté des agronomes.»