La mesure prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique consistant à accorder des dérogations à des étudiants aux «relations et privilèges» de s'inscrire dans des écoles érigées au «rang d'excellence» n'est pas du goût des enseignants chercheurs de l'INA d'El Harrach. Cette mesure est d'autant moins appréciée lorsqu'elle est accompagnée par une autre décision de leur administration qui bloque un de leurs collègues doctorants à bénéficier d'une bourse d'excellence accordée par le gouvernement espagnol. «L'Ensa, ex-INA (…) n'a pas fini de subir le poids de décisions irréfléchies du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, alors qu'elle (l'école) pourrait être considérée comme une pièce maîtresse dans la construction de la société de la connaissance et de l'innovation, au service des nouveaux défis économiques du pays», a dénoncé le professeur Aïssa Abdelguerfi dans un message adressé à notre rédaction et intitulé «Le ministère accorde des dérogations d'inscription en classes préparatoires et bloque des bourses d'excellence». Le professeur qui représente le comité de sauvegarde de l'Ensa se demande comment le département de Tahar Hadjar «a permis à des privilégiés qui ont eu 12,43 de moyenne au baccalauréat de s'inscrire dans les classes préparatoires de l'Ensa, où le dernier inscrit sur la liste a une moyenne de 13,63». Pourtant, rappelle-t-il, lors de l'opération des inscriptions universitaires de 2015, le ministre en personne a déclaré que «l'orientation est un concours de classement» et «que la moyenne générale du bachelier demeure le premier paramètre à prendre en compte». Par la même occasion, les enseignants qu'il représente interpellent le ministre pour «statuer sur l'ingérence de son chef de cabinet dans la gouvernance des établissements, et dans la gestion du plan de formation et des carrières des enseignants. Cette façon de faire constitue «un précédent qui va conduire l'unique école d'agronomie en Algérie sur la voie de la médiocrité et des négociations à la baisse, estiment par ailleurs les enseignants. Dans une tentative de joindre le ministère et la direction de l'Ecole, les deux parties n'ont pas répondu aux accusations des enseignants. Au moment où des dérogations sont accordées à des étudiants qui n'ont pas la moyenne, la direction de l'Ecole bloque un enseignant de bénéficier d'une bourse accordée par le gouvernement espagnol. Dans cet ordre d'idées, les protestataires dénoncent le fait qu'un jeune enseignant qui ne demande qu'à bénéficier d'une bourse d'excellence «qu'il a méritée par voie de sélection internationale (classé 9e sur 71 candidats de différents pays) soit bloqué par le directeur de l'Ecole et affichent leur crainte que «les deux poids et deux mesures et les injustices flagrantes risquent de devenir le lot quotidien des étudiants». A en croire les enseignants, le directeur de l'Ecole a, lors de la réunion de la commission de formation à l'étranger, indiqué que le chef de cabinet du ministre aurait décidé que cet enseignant n'irait pas en détachement.