Malgré une formation de qualité reconnue par tous, les étudiants de la faculté des hydrocarbures peinent à trouver un emploi dans le secteur. Les étudiants de la faculté des hydrocarbures et de la chimie de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès s'inquiètent de plus en plus pour leur avenir. Hier, ils étaient plus de 1800 à participer à une marche organisée au centre-ville pour dénoncer la politique de recrutement jugée «discriminatoire» à leur égard. La marche s'est ébranlée à partir de l'ex-INH. Escortés par quelques véhicules de police, les étudiants ont arpenté le boulevard de l'Indépendance et la rue attenante au siège de la wilaya en brandissant des banderoles et en scandant des slogans réclamant «la révision des conditions de recrutement dans les wilayas du Sud». «La quasi-totalité de nos camarades qui ont obtenu leurs diplômes ces deux dernières années sont au chômage. Les entreprises qui exercent dans les wilayas du Sud exigent de nous une résidence et une carte bleue pour nous embaucher. Elles ne recrutent que les étudiants qui ont suivi des études à la faculté des hydrocarbures de Ouargla», dénonce Houcine, étudiant en 2e année mastère. Natif de Skikda, il se dit très sceptique quant à ses chances de trouver un emploi à la fin de ses études. «Notre faculté forme annuellement une moyenne de 400 étudiants. S'ils ne sont pas recrutés par Sonatrach ou les firmes pétrolières, où iront-ils travailler», se demande-t-il. Comme ses camarades, Houcine revendique le renouvellement de la convention de recrutement signée entre l'ex-INH et le ministère de l'Energie, gelée en 1998 pour des raisons inconnues. Ils demandent également que l'accès à l'IAP soit réservé aux étudiants des hydrocarbures et non à ceux des filiales techniques ayant réussi les deux premières années d'université. Les étudiants affirment que leur faculté est très connue pour la qualité des formations prodiguées dans le domaine des hydrocarbures. «Ici, 15 spécialités sont enseignées. On exige 15/20 au bac pour y accéder alors qu'au niveau de la faculté de Ouargla, on ne dispense que trois spécialités. Cependant, quand il s'agit de recrutement, ce sont eux qui sont favorisés», déplore un étudiant en 1re année mastère. «A quoi sert de laisser une faculté former 400 étudiants par an dans un domaine aussi sensible pour le pays que les hydrocarbures si les diplômés ne trouvent pas d'emploi après ? Je pense qu'on ferait mieux de la fermer», soutient-il avec amertume. Selon lui, ce problème s'est posé juste après le mouvement de révolte qui a soufflé en 2013 sur certaines wilayas du Sud. Un mouvement qui a incité, pour rappel, le gouvernement à réviser les modalités de recrutement dans la région pour calmer les populations locales. Après la fin de la marche, les étudiants se sont rassemblés devant l'Institut national des hydrocarbures (IAP). Ils se disent décidés à ne plus reprendre les cours jusqu'à la signature d'une convention garantissant leur recrutement à l'avenir.