Devant son exiguité, l'unique hôpital (Ahmed Medeghri) de Saïda, a procédé, en 1992, à l'affectation du service maternité dans une bâtisse toute neuve certes, mais qui ne répondait guère aux normes d'un établissement hospitalier, car il s'agissait tout simplement d'une administration légèrement réaménagée. Depuis, le provisoire a duré. Une seule maternité pour toute la wilaya, pourvue certes de spécialistes, mais ne pouvant satisfaire les besoins. Il arrive même que des femmes malades occupent les couloirs ou dorment, faute de lits, à même le sol. Lors de la session de l'APW du 27 octobre dernier, la commission de la santé, de l'hygiène et la protection de l'environnement a évoqué le cas de la maternité Hamdane Bakhta «avec ses 182 lits et un personnel médical composé de 14 médecins généralistes, 15 spécialistes gynécologues et pédiatres, dont 8 Algériens. Il existe deux bureaux conçus pour les consultations, si celui des médecins généralistes est ouvert, celui des urgences est toujours fermé. Derrière les services hospitaliers, des eaux stagnantes règnent sur les lieux et dégagent des odeurs nauséabondes. Le service des archives est dans un état lamentable, vu le nombre de dossiers non rangés». En l'absence du directeur de la maternité, le chef de service dira : «l'EHS mère-enfant a, au moins, le mérite d'assurer 10 000 naissances annuellement et chaque médecin consulte en moyenne 120 malades par jour. Nous procédons jusqu'à 300 césariennes par mois.» Le malaise est manifeste et profond chez les médecins généralistes qui ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Santé. Les protestataires ne ménagent pas du tout la gestion de l'administration et tire à boulets rouges sur elle. «Nous dénonçons avec regret l'état critique dans lequel se trouve l'unité des urgences pédiatriques de notre établissement. Un dysfonctionnement grave s'est installé, gangrenant l'organisation générale du service, ce qui se répercute gravement sur la qualité de prise en charge de nos malades», dénoncent-ils. Parmi les principaux points sensibles, les médecins citent l'absence de sécurité durant l'exercice de leurs fonctions. «Nous travaillons dans des conditions de sécurité déplorables, encourant des agressions physiques et des insultes. L'absence d'accueil, le tri des malades qui se trouvent livrés à leur propre sort». Et d'ajouter : «Compte tenu du manque flagrant de médecins généralistes, le nombre de malades atteint 180 à 200 par jour pour 2 médecins, parfois un seul». Ils reprochent aussi à l'administration son indifférence totale et le refus de communication et de dialogue : «Plusieurs demandes de réunion avec le directeur sont demeurées vaines».