Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«L'ONU et Guterres doivent trouver une solution définitive au conflit» Appel des participants à la conférence internationale de solidarité avec les Sahraouis
Les participants à la 41e Conférence internationale de soutien et de solidarité avec le peuple sahraouis (Eucoco) interpellent l'ONU et son nouveau secrétaire général, Antonio Guterres. Lassés des promesses sans lendemain des responsables de l'Organisation qui peinent à appliquer le droit international, ils demandent désormais du concret pour la résolution de ce conflit, l'un des plus vieux au monde. «Où sont les mesures concrètes pour la résolution de cette question ?» demandent-ils à l'ONU et à son Conseil de sécurité à partir de la ville de Vilanova en Catalogne (Espagne), qui a accueilli cette nouvelle édition de l'Eucoco. «Nous voulons nous adresser à l'ONU qui se contente de réaffirmer le principe d'autodétermination du peuple sahraoui. Mais quelles sont les mesures prises pour appliquer le contenu des résolutions du Conseil de sécurité ? Nous leur (aux responsables de l'ONU) demandons une chose : faites votre travail !» lance le président de l'Eucoco, Pierre Galan, dans son intervention à l'ouverture des travaux de cette conférence. Il interpelle à cette occasion le nouveau secrétaire général de l'ONU. «Ne nous décevez pas monsieur Guterres», clame-t-il, en se disant outré par les derniers développements en rapport avec la question sahraouie, notamment la décision de la justice espagnole de poursuivre le président sahraoui, Brahim Ghali. Une décision qu'il qualifie de «honteuse». Le même qualificatif est utilisé pour dénoncer l'attitude de la commission européenne qui a introduit un recours pour invalider la décision de la Cour européenne de Luxembourg qui a suspendu l'accord entre l'UE et le Maroc incluant le territoire sahraoui. «C'est aux politiciens de régler le problème» «La séparation des pouvoirs existe dans nos pays et on estime qu'elle doit exister en Europe et nous espérons que ces juges seront sages et pourront confirmer le premier jugement, dans le cas contraire, ce sera un grand risque et une nouvelle violation des droits d'un peuple», souligne-t-il. S'adressant à l'assistance, qui a été nombreuse à l'intérieur de l'auditorium de la ville de Vilanova, Pierre Galan affirme qu'«il faut, à l'avenir, demander à l'ONU d'agir pour faire respecter la légalité internationale». «Cela fait 24 ans depuis que l'ONU a promis d'organiser le référendum d'autodétermination. Mais il n'en est rien», dénonce-t-il. Selon lui, c'est l'un des messages forts que l'Eucoco doit lancer à l'adresse de la communauté internationale. Le deuxième message est, ajoute-t-il, à envoyer au peuple sahraoui, qui résiste tant dans les camps des réfugiés de Tindouf qu'à l'intérieur des territoires sahraouis occupés, pour le soutenir. «Nous devons également dire non à ce scandale qui est l'accord de Madrid (14 novembre 1975)», ajoute-t-il, en dénonçant les agissements du Maroc. Pour Pierre Galan, les politiciens, notamment en Occident, doivent agir pour régler ce conflit. «C'est aux politiciens qu'il faut demander de régler ce problème. On va continuer à exiger du Parlement espagnol qu'il s'implique», explique-t-il, en demandant aux participants de faire un travail de proximité en vue de sensibiliser les opinions sur cette cause. Prenant la parole, le président du Parlement saharoui, Khatri Addouh, souligne, lui aussi, la grande responsabilité des Nations unies dans ce statu quo. «Le Maroc est l'auteur des génocides» «Le Maroc, est sans doute, responsable de cette situation. Mais le Conseil de sécurité de l'ONU est aussi responsable, car il a échoué à organiser un référendum d'autodétermination depuis 1991», déplore-t-il. Khatri Eddouh dénonce aussi le rôle négatif de la France, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a été, selon lui, le plus grand obstacle au respect de la légalité internationale. «L'Espagne, elle aussi, est partie prenante de ce conflit, car elle était impliquée directement dès le début de cette colonisation et elle continue à l'être jusqu'à aujourd'hui», enchaîne-t-il. En réponse à l'accusation qui pèse sur le président sahraoui, Brahim Ghali, Khatri Eddouh affirme que c'est l'occupant marocain qui «commet des génocides, qui viole au quotidien le droit international, qui emprisonne et torture des Sahraouis dans les territoires occupés». Dans ce sens, le président du Parlement sahraoui appelle à doter la Minurso d'un mécanisme lui permettant de faire respecter les droits de l'homme dans la région. Pierre Galan n'a pas manqué, à son tour, de dénoncer «les manœuvres marocaines» qui confirment que le royaume est aux abois. Les accusations portées contre Brahim Ghali s'inscrivent, selon lui, dans la même logique. «Tous les mouvements de libération ont été confrontés à ce genre de situation, où les forces occupantes, usant du droit, accusaient souvent leurs adversaires de terroristes et de fautes pénales», souligne-t-il, en citant le cas des leaders du FLN historique et de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Les travaux de la conférence, qui se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive, ont été marqués par le vibrant hommage rendu au président sahraoui décédé Mohamed Abdelaziz. L'hommage a eu lieu en présence de sa veuve qui a aussi apporté son témoignage sur la vie du leader sahraoui qui, dit-elle, «n'avait aucun répit et ne ménageait aucun effort pour défendre la cause».