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La «solution pacifique» est menacée à Guerguarat: Le Polisario s'en lave les mains
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Les travaux de la 41e édition de la Conférence Européenne des Comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) se sont ouverts, vendredi soir, à l'auditorium Eduard Toldra, à Vilanova, en présence de plusieurs centaines de participants.
Et contrairement à ce qu'escomptaient le makhzen et ses relais espagnols, le coup fourré contre le président Ghali - la plainte déposée par des félons téléguidés - n'a pas impacté l'ambiance générale de l'Eucoco.
Son président, Pierre Galland, s'est d'ailleurs fait un point d'honneur de tirer rageusement sur le Maroc et la justice espagnole, coupables de vouloir étouffer la voix du peuple sahraoui à travers son président. «En tant qu'européen, je suis révolté qu'un juge fasse en sorte qu'un président ne puisse pas entrer en Espagne pour défendre son peuple. J'ai honte pour l'Europe et pour l'Espagne !» tonne l'infatigable président de l'Eucoco, tapant du point sur le pupitre. «Il est clair que cela fait partie des manœuvres du Maroc qui montre et démontre son incapacité à s'asseoir à la table des négociations», assène, Pierre Galland.
Auparavant, il a rendu un hommage appuyé au défunt président de la RASD, Mohamed Abdelaziz qui est, a-t-il dit, «une référence de la lutte des peuples pour leur autodétermination». M. Galland a invité l'assistance à une minute de silence à la mémoire de «celui qui est cher à nos cœurs».
Un moment de grande émotion suivi par un court film vidéo retraçant le parcours au long cours de Abdelaziz, depuis sa jeunesse comme simple soldat du Polisario jusqu'à devenir président de la RASD. Le film, alternant le noir et blanc et la couleur, agrémenté d'une chanson fort mobilisatrice au titre évocateur, «Libertad», de Gian Franco Tagliano, a plongé la salle dans un silence de cathédrale.
Ce fut le clou d'une soirée de travail qui aura visiblement tonifié les intervenants qui se sont succédé à la tribune.
Autre moment de grande émotion, quand le président du conseil national sahraoui, Khatri Edouh, a fait son entrée dans l'auditorium en sa qualité de haut responsable de la RASD, en l'absence du président Brahim Ghali.
Un illustre absent très… présent
La salle se lève et applaudit à tout rompre, sur fond de youyous stridents des femmes et des slogans dédiés à la cause sahraouie poussés à gorge déployée. La même ambiance s'est emparée de la salle quand la veuve du président Abdelaziz, Khadidja Hamdi, membre du conseil national sahraoui et ministre de la culture, a pris le micro pour évoquer ses 36 ans de vie avec son défunt époux. Elle mettra notamment l'accent sur «l'engagement sans réserve de Mohamed Abdelaziz pour la cause de son peuple au point d'oublier notre vie de famille…», témoigne-t-elle.
La veuve du président en a profité pour rendre hommage à l'Algérie pour son soutien constant à la cause, et son président Bouteflika «qui est le seul à avoir effectué une visite dans les camps de réfugiés».
Khatri Edouh à son tour fait un long discours qui a éclairé l'assistance sur l'équation de la question sahraouie. Le président du CNS lance d'emblée à la salle : «Le président de la république et chef du Polisario vous salue bien et souhaite plein succès à vos travaux auxquels il ne pouvait assister, étant avec les combattants sur le front à Guerguarat…» Une petite phrase qui efface d'un trait la mise en examen du président sahraoui par le juge de l'audience nationale de Madrid, José Mata. Une façon de signifier qu'il y a des événements bien plus importants sur le terrain que de venir ici à Vilanova.
Khatri Edouh enfonce un peu plus le clou et lâche : «Je suis désolé de le dire, mais la solution pacifique est sérieusement menacée à Guerguarat où la situation est très tendue entre nos militaires et ceux du Maroc que séparent juste 120 m…»
«Le président vous salue depuis le front»
Tout en taxant le Conseil de sécurité de «coupable de l'impasse actuelle», le président du parlement sahraoui s'en prend à la France qu'il a qualifiée «d'obstacle à la paix» et qui «doit en assumer les conséquences».
Et dans une réponse allusive à la plainte de la sulfureuse association sahraouie des droits de l'homme (ASDH) contrôlée par le Maroc, Khatri Edouh accusera le royaume d'avoir commis un «génocide». Il s'est fait un devoir de déconstruire la rhétorique du makhzen selon laquelle un Sahara indépendant serait un «nid de l'extrémisme et du terrorisme». «Nous sommes un peuple pacifique, modéré dans sa pratique religieuse, et mobilisé pour lutter contre le terrorisme dans notre région», corrige Edouh.
Il reproche en revanche au Maroc de semer les graines de l'extrémisme en convoyant des tonnes de drogues dans toute la région pour financer les narcotrafiquants et les groupes armés. «Le peuple sahraoui s'en lave les mains face à cette stratégie qui menace non seulement notre pays mais toute la région du Sahel et du Sahara», avertit ce dirigeant du Polisario.
Khatri Edouh a ainsi donné le ton à une dizaine d'interventions, notamment celles des comités de soutien européens et des eurodéputés qui se sont notamment félicités de l'évolution positive de la cause sahraouie au sein de l'union européenne. Pour eux, l'Eucoco et sa task-force emmenée par Pierre Galland ont réussi à changer les termes de l'équation sahraouie à Bruxelles malgré les soutiens financiers et diplomatiques de la France et de l'Espagne à l'occupant marocain.
La déclaration finale de cette 41e Eucoco qui a été adoptée hier à une heure tardive de la nuit devrait d'ailleurs reprendre tous ces éléments de langage développés par les participants. Ces derniers vont dans le sens de l'insistance à poursuivre le «combat pacifique et diplomatique» pour permettre aux sahraouis d'exercer leur droit à l'autodétermination. Mais tout le monde ici craint que le face-à-face à Guerguarat ne rallume la flamme du combat sanglant.
Prisonniers politiques sahraouis: Nouveau procès
Le nouveau procès des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik aura lieu le 26 décembre prochain devant un tribunal civil à Rabat, a-t-on appris, hier, auprès de l'épouse du prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari, Claude Mangin Asfari. Claude Mangin Asfari, qui prend part à la 41e conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco 2016) représentant l'association française amie avec le peuple sahraoui (le comité de respect des libertés au Sahara occidental) qui se tient dans la ville espagnole de Vilanova (Barcelone), a indiqué à l'APS «qu'elle venait d'apprendre que le nouveau procès des prisonniers politiques sahraouis est prévu le 26 décembre prochain à Rabat devant un tribunal civil». L'épouse du prisonnier Naâma Asfari qui a été refoulée du territoire marocain le 19 octobre dernier a indiqué qu'elle avait engagé une action auprès du ministère français des Affaires étrangères pour dire que «son droit de visite à son mari était désormais impossible à assurer». Dans ce cadre, «j'ai écrit plusieurs lettres au ministre français des Affaires étrangères et j'ai obtenu un rendez-vous pour le 22 novembre 2016 avec le cabinet du ministère français des Affaires étrangères pour lui présenter la situation et pour dire aussi que mon droit de visite soit réinstauré», a-t-elle précisé. Claude Mangin a par ailleurs souligné que les conditions d'incarcération des prisonniers politiques sahraouis sont devenues «plus difficiles car on les a changés de prison et ils sont de plus en plus isolés». Auparavant, a-t-elle expliqué, «les prisonniers avaient le droit de voir leurs familles tous les jours alors qu'actuellement, ils ont droit à une fois par semaine». Les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik ont été condamnés illégalement en février 2013 par un tribunal militaire marocain à des peines allant de 20 ans à la perpétuité. Après avoir observé une longue grève de la faim en avril 2016, la Cour de cassation de Rabat avait finalement décrété le 27 juillet dernier que le verdict était cassé et que les prisonniers allaient passer devant un tribunal civil de la Cour d'appel de Rabat.
De notre envoyé spécial à Vilanova (Barcelone)


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