Les souscripteurs au logement promotionnel public (LPP) sont en colère. Dans une longue lettre adressée au président de la République, le collectif des souscripteurs dénonce un certain nombre d'anomalies, voire d'irrégularités. «Le ministère de l'Habitat et l'entreprise publique ENPI ont produit et accompli de nombreux impairs à la législation et la réglementation nationale dès lors que des abus unilatéraux et discrétionnaires dans les décisions prises pénalisent lourdement les souscripteurs LPP.» Il cite la progression des prix de cession du mètre carré qui passe de 45 000 DA à 101 650 DA, fixé «de manière aléatoire, abusive et unilatérale en violation de l'article 38 de la loi 11-04 du 17 février fixant les règles régissant l'activité de promotion immobilière qui stipule que ‘le montant de la révision du prix ne saurait excéder au maximum 20% du prix initialement prévu'». Ainsi, il ne peut dépasser 54 000 DA. Cette somme «mènerait à réduire de moitié les déboires et préoccupations des souscripteurs ainsi que la révision à la baisse des dettes à contracter». Beaucoup de souscripteurs sont âgés et ont été transférés de la formule AADL avec des conditions favorables vers la formule LPP, dont les conditions sont commerciales, avec comme seul moyen de paiement un crédit bancaire échelonné au mieux sur 10 ans. C'est une situation impossible à gérer. Ajouté à cela une tranche de souscripteurs dont les ressources financières sont tirées de contrats de travail à durée déterminée. Concernant le choix des sites, ils ne sont pas connus par les souscripteurs, alors que selon la loi, le promoteur immobilier s'engage à garantir l'information de son projet immobilier aux endroits destinés à la publicité au sein de la commune territorialement compétente. Ainsi, il est relevé que «l'ENPI a commis une nouvelle entorse à la législation. En effet, les sites conçus et retenus pour abriter les différents programmes de réalisation des logements n'étaient nullement connus des souscripteurs, tenus secrets jusqu'à la dernière minute et validés par la tutelle». Ce qui a abouti à des sites laborieux : terrains morcelés, accidentés et difficiles d'accès, loin de toutes commodités, de toute vie sociale et urbaine. Le collectif des souscripteurs LPP qualifie cette situation d'«anormale» et «qui a de fâcheuses conséquences» : des sites jamais choisis, loin des lieux de travail, des écoles et qui a des répercussions sur la vie familiale. Selon la même source, 6000 postulants, préalablement et légalement inscrits et admis dans ce programme, se retrouvent sans préaffectation. Une situation préjudiciable qui suscite anxiété et inquiétude.