Le ministère de l'Industrie, à travers son Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), s'est dédit de son engagement maintes fois réitéré aux investisseurs d'aménager la zone industrielle de Tamazoura (est de la wilaya de Témouchent). Une zone qui n'est en fait qu'un terrain nu de 205 ha sans la moindre viabilisation. Les représentants de l'Aniref se sont maintes fois déplacés sur les lieux pour rassurer les autorités locales sur l'existence de fonds — 4,5 milliards de dinars — pour entreprendre les travaux et que si ceux-ci n'avaient pas démarré, c'est en raison d'un cahier des charges à établir, d'une étude à finaliser ou d'un marché à passer, tous des justificatifs sonnant aujourd'hui comme des prétextes fallacieux. L'affaire, pour d'aucuns à Témouchent, est grave, en ce sens qu'elle constitue un sérieux revers pour la crédibilité de l'Etat, alors qu'il se vante de remplacer la rente pétrolière par l'investissement productif. De la sorte, une vingtaine d'investissements, les plus lourds et les plus structurants (industrie mécanique, pharmaceutique, etc.), ont été positionnés à Tamazoura pour démarrer les travaux d'installation, en attendant un aménagement déclaré incessant. Et alors que l'hiver et la boue sont là, rendant toute tâche malaisée, sinon impossible, le P/APW s'est entendu répondre par l'Aniref, lors de la récente rencontre walis/gouvernement, qu'elle envisageait de faire participer les investisseurs aux frais d'aménagement. Protestation de l'élu que le ministre de l'Intérieur a relayé, contestant lui aussi une telle tergiversation qui dure depuis 2013, alors que la zone de Tamzoura avait été classée zone prioritaire et que les pétrodollars coulaient à flots dans les caisses de l'Etat. Pis, avant la politique d'austérité financière, il était même question de faire passer les 205 ha de superficie du site à 500 au regard de l'afflux d'investisseurs. A cet égard, un des promoteurs qui a installé un chantier pour réaliser son usine, subit actuellement une très mauvaise passe. Il s'agit de la Sarl Özmert Algeria, une unité de production de rond à béton, qui devra créer 300 emplois permanents, dont 20% en main-d'œuvre qualifiée ramenée de Turquie. Les travaux sur son site de 3,75 ha sont si avancés qu'elle envisageait, selon son planning, d'entrer en production en février 2017. Dans cette perspective, et voyant l'aménagement tarder, elle a saisi Sonelgaz pour l'alimenter à ses frais en électricité, l'alimentation en gaz n'étant qu'à 300 m de la ZET. Mais, l'électricité devant être acheminée par une ligne à créer sur 42 km à partir de Misserghine, depuis l'autre côté de la Sebkha d'Oran, la facture s'élève à 420 millions de DA, un montant astronomique ! Depuis, ce fâcheux incident incitant l'investissement à se méfier des engagements de l'Etat, il est question d'installer une cabine mobile pour alimenter en électricité la ZI. Cela sera-t-il le cas et quand ? Par ailleurs, lors d'une réunion avec les directeurs de l'exécutif et les présidents d'APC, le wali a annoncé la création d'une dizaine de zones d'activité dans 28 communes qui n'en sont pas pourvues, cela de façon à générer des ressources financières pour leur budget. Il a assuré, selon les promesses faites en haut lieu, qu'une dotation financière a été dégagée pour leur aménagement. Faut-il y croire ?