Depuis la toute première rencontre de Montpellier en 1976 jusqu'à celle de Séville en 2004, c'est à présent au tour de l'Algérie, plus précisément la ville de Constantine, d'accueillir cette année la XVIIe édition des journées méditerranéennes de médecine légale, organisées tous les deux ans par la Société méditerranéenne de médecine légale (SMML). C'est donc une première en Algérie où pas moins de 17 pays seront représentés. Organisées en collaboration avec la faculté de médecine, l'université Mentouri de Constantine, le CHU Benbadis et l'institut national de criminologie et criminalistique de la Gendarmerie nationale, ces journées, prévues du 16 au 18 novembre 2006 à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader, revêtiront cette année un cachet international avec la participation de professeurs et d'experts internationaux venant de Finlande, du Canada, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Suisse, d'Australie et d'Argentine. C'est ce que nous a confié le Pr Benharkat, membre du conseil d'administration de la SMML et président du comité d'organisation de ces journées, consacrées notamment à la pathologie médico-légale, à la médecine légale clinique, au droit et à l'éthique médicale et à la toxicologie médico-légale. « Il y aura également une communication de Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, sur la bioéthique et l'Islam et des ateliers, dont un sera consacré à la drogue, la toxicomanie et au dopage, et un autre réservé aux empreintes génétiques pour apprendre aux jeunes à faire l'ADN », a précisé le Pr Benharkat à propos du programme de ces journées, dont l'objectif est de « faire le point sur la formation en médecine légale et d'avoir un aperçu sur ce qui se fait actuellement à travers le monde dans ce domaine, car aujourd'hui nous avons besoin de médecins légistes qui se spécialisent aussi dans la génétique et le dopage ». « Parent pauvre » de la médecine, celle légale, synonyme il n'y a pas si longtemps encore de « médecine des morts », ne compte pas, il est vrai, beaucoup d'adeptes parmi les jeunes résidents algériens puisqu'au cours des 25 dernières années notre pays a formé une centaine de médecins légistes à travers le territoire national dont une trentaine au niveau du CHU de Constantine. « Notre objectif est justement de former le plus grand nombre de médecins légistes en Algérie et leur donner une formation de qualité », a soutenu à cet effet le Pr Benharkat qui estime que « le concept de médecine des morts est révolu ».