Un forum organisé par le ministère du Tourisme en collaboration avec la Ligue arabe sur le tourisme saharien dans le monde arabe se déroulera du 6 au 8 novembre à Ghardaïa. Des experts et des représentants des institutions concernées par l'activité touristique ainsi que des opérateurs prendront part à cet événement. Le tourisme de la nature, la recherche d'espaces insolites loin des facteurs de pollution et du stress quotidien, le goût de l'aventure et la quête d'un certain absolu font que le tourisme saharien est en vogue et que son avenir est prometteur. Les spécialistes considèrent qu'il existe deux catégories de touristes visant le Sahara : le touriste dont l'objectif, du début jusqu'à la fin de son séjour, se limite à la découverte du Sahara, à l'exclusion d'autres formes de produits touristiques et le touriste qui tout en s'intéressant au Sahara combine son voyage avec d'autres produits (balnéaire, archéologique et écologique) dont le circuit touristique prévoit une escale plus ou moins longue dans l'espace désertique. Le tourisme saharien constitue, de par ses spécificités, un atout majeur pour le développement durable et responsable. Il est prisé par une clientèle avertie dont les motivations sont d'ordre culturel (les routes des ksour, l'ermitage du père Charles de Foucauld, la zaouïa Tidjania...). La recherche de l'aventure, la découverte et l'évasion sont d'autres motivations auxquelles répond parfaitement le Désert algérien, dont la fréquentation doit obéir à des mesures rigoureuses de protection et de préservation. La reprise de la fréquentation touristique du Sud a été enregistrée depuis 1999. Pour la seule région de Tamanrasset, plus de 18 000 touristes ont été comptabilisés à mars 2006. Avec une moyenne de 15 000 touristes par pôle touristique et par saison, le ministère du Tourisme table à moyen terme sur 75 000 touristes pour les cinq pôles du Sud : Tamanrasset, Djanet, le Touat (Adrar et Timimoun), les oasis de Biskra, Ghardaïa, Ouargla et Bou Saâda ainsi que celles de la Saoura (Béchar, Taghit et Béni Abbès). Des campagnes promotionnelles sont menées car le tourisme saharien est l'un des produits souvent mis en avant pour sa richesse et l'attrait qu'il exerce sur les Occidentaux. Cependant, il tarde à s'installer comme une véritable activité de séjour. Le choix d'encourager ce type de tourisme en Algérie ne semble pas être fortuit ou un choix de circonstance de la part du gouvernement. Les obstacles à son développement sont le sous-équipement hôtelier, un patrimoine architectural et archéologique nécessitant une restauration (cités anciennes, foggaras, forteresses séculaires) et l'insuffisance des actions d'investissement et de promotion, problèmes de transport aérien et la cherté des billets. Contrairement à la manne pétrolière, l'Algérie n'a jamais su profiter pleinement de la manne touristique. Il y a encore du travail à faire pour se mettre au rang des grandes nations touristiques. Malgré tout, l'Algérie reste un très beau pays, très authentique et plein de couleurs à découvrir.