En Algérie, il est prévu un hub au niveau de Ghardaïa dans le cadre de la réorganisation du transport aérien en direction du Sud et du Grand-Sud. À l'initiative du ministère du Tourisme avec le concours de la Ligue arabe, le séminaire arabe sur le “tourisme saharien” s'est ouvert hier dans la capitale du M'zab, à Ghardaïa, avec cet objectif de se hisser au rang des destinations les plus prisées dans le monde touristique. Ce secteur a enregistré 808 millions de touristes pour l'année 2005 avec des rentrées d'argent de pas moins de 650 milliards de dollars. Mais quelle est la part qui revient au monde arabe en général et à l'Algérie en particulier dans ce qui se révèle être une véritable industrie génératrice de richesses ? La question a été posée lors de cette rencontre qui a regroupé, le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, avec de nombreuses personnalités telles que les représentants de la Ligue arabe, des ambassadeurs ainsi que des professionnels du tourisme de différents pays arabes comme la Tunisie, la Syrie, le Soudan, l'Egypte. L'événement s'inscrit dans le cadre des recommandations de la dernière session du Conseil des ministres arabes du Tourisme et dont la présidence est assurée par l'Algérie depuis juin dernier. L'exigence économique de relancer le tourisme interpelle aujourd'hui les pays arabes qui ont une spécificité commune appelée Sahara et qui devraient se présenter en bloc et redessiner ainsi la nouvelle carte touristique avec une part beaucoup plus importante du marché touristique mondial. L'Algérie à elle seule compte plus de 2 millions de km2 de désert, soit environ les 3 quarts de sa surface totale et abrite l'un des Sahara les plus beaux au monde, ce qui pourrait constituer une véritable “force de frappe” dans le secteur touristique. Pour atteindre ses objectifs, les pouvoirs publics se déploient sur plusieurs fronts à commencer par la réalisation d'une étude sur le tourisme saharien. D'autres chantiers sont menés parallèlement et concernent, entre autres, une loi sur l'organisation de l'activité touristique. Elles sont pas moins de 800 agences de voyages à exister avec 74 pour la seule wilaya de Tamanrasset sans que cela ne soit véritablement d'impact concret. Elles sont 400 à exister en Tunisie à générer 6 millions de touristes par année contre un afflux totalement négligeable pour l'Algérie. “Il n'existe pas de systèmes de statistiques fiables du secteur et nous travaillons pour l'élaboration d'une banque de données”, a reconnu le ministre qui a fait part, succinctement, des plus axes de la stratégie de son département tracée à l'horizon 2015. Celle-ci s'articule essentiellement sur l'appui à l'investissement, la mise à niveau des activités, la modernisation de l'appareil de formation et la professionnalisation de l'action de promotion dans le cadre de la concertation avec les opérateurs et la coordination avec les institutions et les organismes en rapport avec l'activité touristique. Pour les régions du Sud, il s'agit de constituer cinq pôles touristiques qui présentent déjà une attraction non négligeable à l'image de la Saoura (Biskra), du Gourara (Timimoun), du M'zab (Ghardaïa), du Hoggar (Tamanrasset) et du Tassili N'Ajjer (Djenet). Mais plus important encore reste le problème de transport qui se pose avec acuité. N. S.