Cette insuffisance criante dans le secteur local de l'habitat a été, de tout temps, le point d'orgue des discussions des citoyens de Annaba. Les membres de la commission de l'urbanisme et des équipements de l'APW ont réagi à l'appel des représentants des institutions de l'Etat concernées par ce dossier. Ces derniers avaient tiré la sonnette d'alarme face aux retards qui s'accumulaient dans la réalisation des programmes. Les directions du logement et des équipements, de l'urbanisme et de l'OPGI, entre autres, avaient dénoncé des entraves. Il s'agissait notamment de l'indisponibilité foncière, l'inexistence de poches de terrain à bâtir dans plusieurs communes, de l'occupation de terrains par des constructions illicites et bidonvilles, de choix de terrains, de lourdeurs bureaucratiques du piétinement des prérogatives, refus des attributaires des logements ruraux de verser leur quote-part financière, des perturbations dans l'établissement des listes des attributaires de l'anarchie dans la procédure de suivi des chantiers, du retard de paiement des situations ou de la désignation d'entreprises de réalisation non qualifiées et de validation d'études de faisabilité bâclées. Pour le moment, seul le problème du foncier a été réglé avec le coup de pouce de l'Etat. Il est désormais permis aux collectivités locales de prendre possession de surfaces agricoles inutiles pour les destiner à la réalisation de logements. Le retard mis dans l'élaboration des PDAU est également au centre des préoccupations des communes, tout autant que la bureaucratie qui caractérise l'établissement des listes des attributaires. Le long cheminement des dossiers et l'obligation de l'avis d'une multitude d'institutions alourdissent la procédure d'attribution. Le programme quinquennal 2005/2009 semble être bien parti. Ainsi au 30 juin 2006, plus de 3330 logements sociaux participatifs ont été lancés sur les 5800 prévus. En locatif et promotionnel, la date de lancement des travaux de réalisation de respectivement 1996 et 2175 unités n'est toujours pas précisée. En rural, 4894 sont en cours de lancement sur les 7464 prévues. Sur le terrain, les entreprises de réalisation profitent des multiples visites sur chantier du directeur de l'exécutif de la wilaya pour poser leur problème. « Nous investissons énormément pour démarrer les chantiers. Les administrations concernées ne suivent pas puisque nous tardons à percevoir le règlement de nos situations. Les retards qui ont été enregistrés sont dus à la pénurie du ciment. Le problème vient d'être résolu. Il reste celui du rond à béton, objet d'une spéculation effrénée », considère Mostefa Belimame, un des conducteurs de chantier.