Architectes, bâtisseurs, promoteurs… et autres acteurs impliqués dans le secteur de l'urbanisme, se sont donné rendez-vous vendredi dernier, pour débattre des contraintes liées à la réalisation de ce programme. Se prendre en charge et ne plus attendre l'intervention des autorités, réhabiliter la fonction d'aménageur foncier… sont entre autres les solutions préconisées. Promoteurs immobiliers, architectes, urbanistes, propriétaires fonciers et représentants de la société civile étaient, hier, au rendez-vous initié par les bâtisseurs de la wilaya de Annaba, lors d'un séminaire qui a eu lieu à l'hôtel Seybouse. Cette réunion, qui s'est tenue dans le cadre de la réalisation du programme national de l'habitat 2005-2009, avait pour but de rassembler tous les acteurs impliqués dans le secteur de la construction et de l'urbanisme et de les inciter à se prendre en charge, de recenser et de trouver des solutions à leurs problèmes, sans plus compter sur l'administration “qui doit jouer le rôle de régulateur”, loin de l'attentisme traditionnel, une attitude qui a fait son temps et qui porte un grand préjudice au démarrage concret du programme de construction de 10 000 logements, tracé pour la wilaya de Annaba. Les intervenants, des experts en la matière, ont posé les problèmes rencontrés sur le terrain, comme la grande discordance existant entre “les espaces réservés aux lotissements contenus dans les instruments d'urbanisme et la demande des citoyens”, la maîtrise des coûts de construction, etc. Divers “points noirs” de la ville, résultant de longues années de laxisme (en matière de construction et d'aménagement) et d'absence de clairvoyance, ont été mis en exergue, contribuant à donner à la ville de Annaba un aspect de clochardisation qui va en s'aggravant. Ce constat d'échec aura permis de situer les carences à tous les niveaux, de pointer du doigt les incompétences aggravées par le fait que certains acteurs impliqués dans la réalisation de ce programme cumule plusieurs fonctions qui n'ont rien à voir avec leurs qualifications. “Chacun doit se perfectionner dans son domaine ; c'est la seule façon de devenir performant”, devait affirmer M. Nouadria, ancien cadre au ministère de l'Habitat, qui a insisté sur le rétablissement des relations de travail et de la complémentarité des compétences. Parmi les solutions qui ont été proposées pour débloquer la situation actuelle, figure la réhabilitation de la fonction d'aménageur foncier pour la prospection et l'acquisition de terrains à bâtir dans le cadre de l'habitation individuelle comprenant des lots de taille variable, réalisés selon les capacités financières des demandeurs, parmi lesquels des parcelles économiques susceptibles d'accéder à l'aide de l'Etat. “Cette option de réalisation de logements individuels, additive au programme tracé, pourrait rapporter un parc neuf de logements, un apport non négligeable, qui nécessitera la mise en place d'un cadre réglementaire, dans le respect strict des instruments d'urbanisme”. De leur côté, les représentants de la société civile se déclarent impliqués dans toute action visant à redonner un cachet de modernité et de prospérité à leur ville, pour rattraper des cités comme celles de Sétif ou Béjaïa, citées comme des exemples à suivre dans le domaine de l'urbanisme. Hafiza M.