En dépit des mesures très incitatives prises par les autorités à Constantine, l'investissement privé peine à prendre son essor. Et ce n'est pas par manque d'investisseurs, puisque sur les 747 opérateurs ayant fait valider leur dossier depuis 2012 auprès du Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régularisation du foncier (Calpiref), plus de la moitié ont, selon les chiffres avancés récemment par l'administration locale, obtenu un accord pour l'attribution d'un terrain. Le mal est donc ailleurs. Il réside dans le fait, déplorent des opérateurs économiques de la région, que les terrains octroyés par le Calpiref sont situés dans des zones non viabilisées, toujours pas aménagées et dépourvues des utilités les plus basiques, à l'exemple de la nouvelle zone industrielle de Aïn Smara (120 hectares) ou de l'extension de la zone d'activité commerciale à Ali Mendjeli (25 hectares). Force est de constater par conséquent que, pour les opérateurs bénéficiaires de ces terrains, engager des projets d'investissement pourvoyeurs d'emplois dans ces conditions parait bien difficile, voire impossible. Les chiffres de l'investissement à Constantine cités plus haut et transmis aux autorités centrales ne sont donc qu'un leurre qui ne reflète en aucun cas la réalité de l'investissement des opérateurs du secteur privé. Il convient de préciser, pour notre part, que nous avons tenté de joindre la direction de l'industrie afin d'obtenir le nombre exact des actes de concessions délivrés dans ces zones, mais son directeur n'a pas souhaité s'exprimer à ce sujet arguant du fait qu'il n'est pas habilité à le faire de par sa position d'intérimaire.