Des dizaines de citoyens du village Ouarkik se sont rassemblés dimanche dernier devant le siège de l'APC d'Azazga. La mairie a été fermée pendant près de deux heures, avant qu'une délégation des villageois ne soit reçue au siège de la daïra. Les protestataires dénoncent la mise en service d'une station de goudron près de leurs habitations sans qu'il y ait enquête de commodo et incommodo. Ils exigent l'arrêt immédiat de la station, « source de nuisances et de risques sur la santé des riverains ». « Nous sommes réveillés au milieu de la nuit par le bruit de la station et nous commençons déjà ressentir les effets des émanations », dénoncent les représentants des villageois. Ils ont entamé, depuis plusieurs mois, des démarches et sollicité des audiences au niveau de toutes les autorités, mais aucune partie n'a donné une réponse claire ni même un engagement pour examiner le dossier. L'APC a déclaré n'avoir jamais reçu une demande d'autorisation de la part de l'entrepreneur, propriétaire des installations. L'inspection de l'environnement de Tizi Ouzou a également indiqué n'avoir pas reçu le dossier de la station d'enrobage. Les représentants des citoyens de Ouarkik n'ont pas réussi, jusqu'ici, à obtenir une entrevue avec le chef de daïra. Aucun écho n'est revenu après le dépôt d'une pétition auprès des différents services de l'Etat, et aucune autorité n'assume avoir donné une autorisation ou un accord informel pour l'installation et la mise en service de la station en question. L'inspection de l'environnement nous a déclaré que le projet ne peut pas recevoir d'approbation s'il y a refus des riverains : « Le dossier ne nous est transmis pour étude qu'après avis favorable au niveau de la commune. Le dossier est déposé en premier lieu à l'APC, qui diligente une enquête auprès de la population. Une station de goudron fait partie des installations classées, demandant une étude d'impact sur l'environnement qui doit suivre le cheminement depuis l'APC jusqu'au ministère, selon les caractéristiques du projet. » L'APC ignore tout du dossier et l'inspection de l'environnement est bien seule à répondre des errements constatés. Le chef de daira aurait déclaré à la délégation des citoyens que l'entrepreneur a déposé une demande au niveau de la direction des travaux publics et à la direction des mines. Le chef de daïra n'a, toutefois, pas précisé si la demande a été suivie d'une autorisation. Aucune autorité locale n'est donc informée si la station d'enrobage est en train de tourner illégalement ou pas. Présent à la réunion, le président d'APC s'est insurgé contre le fait qu'il puisse y avoir une autorisation administrative sans passer par le premier magistrat de la commune, à savoir lui-même. A quoi servent les élus locaux, s'ils n'ont pas le droit de regard sur les nouvelles installations dans leur circonscription ? Si la loi était respectée par les autorités, l'autorisation d'exploitation est signée par le président de l'APC. Le respect de la légalité a été invoqué par le chef de daïra, mais à l'encontre des villageois. Il a été reproché à ces derniers d'enfreindre la loi en fermant le siège de l'APC. L'obligation de protéger la Santé publique et l'environnement est-elle déjà oubliée ? Une commission d'enquête devait être constituée pour lundi.