L'organisme algérien d'accréditation Algerac, nouvellement installé, sera bientôt opérationnel afin d'accréditer les laboratoires et les organismes certificateurs. Lors d'une journée portes ouvertes organisée hier à El Aurassi, les responsables d'Algerac ont dessiné les contours et les principales missions de ce nouvel organisme. Les responsables du ministère de l'Industrie et de l'ambassade de France (qui a financé cette opération) ont voulu, à travers la création de cet organisme, l'édification d'un système de contrôle efficient à même de mettre fin aux « certificats de complaisance » accordés par certains organismes privés. Maintenant que l'Algérie est aux portes de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il n'est plus question, estiment-ils, que les contrôles de la qualité se fassent de manière aléatoire. Algerac aura pour mission d'accréditer les laboratoires et organismes certificateurs. Objectif : s'assurer que les produits algériens (surtout ceux liés à la sécurité, la santé et l'environnement) sont adaptés aux normes internationales. La culture de la certification, ont affirmé hier les participants au débat, commence à se faire jour en Algérie. Preuve en est, le nombre d'entreprises certifiées est passé d'une seule entreprise en 1999 à 257 aujourd'hui. Les participants ont regretté cependant que l'on ne sache rien de l'efficacité des laboratoires et des certificats qu'ils proposent. Algerac devra ainsi remédier à cette situation. « Avec l'Institut algérien de normalisation, Algerac mettra de l'ordre dans la mise en conformité des produits algériens. Mais il faut encore se faire connaître, gagner de la crédibilité auprès des organismes internationaux d'accréditation et avoir une banque de données », nous dit M. Boudissa, directeur général d'Algerac. Cet organisme n'est encore qu'au stade embryonnaire. Ayant démarré en avril dernier, Algerac ne pourra être opérationnel qu'à partir de l'année 2008. Une première équipe d'évaluateurs est actuellement en formation et est financée à hauteur de 1,5 million d'euros, soit 47% de son budget, par le Fonds français de solidarité prioritaire (FSP). Ce montant vient s'ajouter à l'enveloppe de 300 millions de dinars (environ 3,5 millions d'euros) accordée par l'Etat algérien sur quatre ans, période de validité du plan d'actions (2006-2010) élaboré pour l'organisme. Dans sa présentation du plan d'actions d'Algerac, le directeur général de cet organisme, Noureddine Boudissa, a affirmé vouloir renforcer les capacités d'Algerac par la mise en place d'un conseil d'administration où toutes les parties intéressées par la qualité « seront équitablement représentées », assurer la disponibilité des moyens matériels adéquats et la formation du personnel nécessaire (auditeurs, évaluateurs et experts) pour le bon fonctionnement de l'organisme ainsi que « gagner la confiance des instances internationales » vis-à-vis de la conformité du système national d'accréditation aux exigences internationales (ISO 17011). Bientôt, Algerac sera en mesure de délivrer des accréditations pour les organismes de certification et les laboratoires d'essais et d'étalonnage ainsi que l'accréditation d'organismes de contrôle et d'inspection comme les stations de contrôle technique automobile.