Les produits de l'Union européenne, avec laquelle l'Algérie a signé, en 2002, un accord d'association, bénéficient des avantages commerciaux que seul le système d'accréditation européen leur confère un accès quasi-facile vers le marché algérien. Contrairement à l'Algérie dont ses produits peinent à entrevoir les étalages européens. Pourtant, à l'aube du démantèlement tarifaire total, prévu dans le cadre de l'accord d'association Algérie-Union européenne pour 2017, les opérateurs algériens se plaignent des entraves que rencontrent leurs produits, notamment agricoles et agroalimentaires, pour l'accès au marché européen. Ces entraves sont d'ordre technique. En effet, si nos produits ne parviennent pas à pénétrer le marché européen dans le cadre du libre-échange, c'est parce que le produit " made in Algeria ", n'est pas certifié conforme aux normes et standards européens de qualité. " Il ne suffit pas de vanter les qualités du produit algérien pour qu'il soit accepté sur le marché européen, il en faut des documents qui attestent cela", estime le Directeur général de l'organisme algérien d'accréditation ( Algerac ) lors de la célébration de la Journée mondiale d'accréditation, hier, à Alger. La preuve de la conformité du produit puise ses racines dans les certificats de conformité délivrés par les organismes de certification. Or, l'absence avérée d'organismes certificateurs nationaux, pénalise considérablement les entreprises exportatrices algériennes. En effet, bon nombre d'opérateurs nationaux recourent à des organismes internationaux pour certifier leurs produits, pour ensuite les écouler sur le marché international. Ce qui coûte très cher aux opérateurs nationaux. Et par conséquent, la marchandise écoulée revient plus chère et perd en compétitivité par rapport aux concurrents étrangers. "Sur les 2 000 laboratoires exerçant sur le territoire national, il n'y a que quatre laboratoires certifiés", a révélé M. Boudissa, en précisant que la mission de son organisme, est d'accréditer les organismes certificateurs. "Algerac traite actuellement trente demandes d'évaluation qui feront l'objet d'étude approfondie et six demandes d'accréditation ", a-t-il indiqué. Il s'agit des organismes spécialisés dans la construction, la chimie et les textiles. " Et pour la première fois, l'organisme algérien Algerac délivre le premier certificat d'accréditation à un laboratoire d'étalonnage", s'est-il félicité. Il s'agit de Metrocal Algérie, une filiale tunisienne de Metrocal Tunisie, qui est une société de droit algérien. Par ailleurs, M. Noureddine Boudissa soulignera l'importance de l'accréditation en tant " qu'autorité indépendante dans l'attestation de la compétence, l'impartialité et l'intégrité des organismes d'évaluation et de conformité " en relevant la nécessité de mettre en place un système national d'accréditation permettant aux organismes d'adhérer aux exigences internationales en matière de normalisation et de certification, notamment lorsque la majorité des laboratoires ne maîtrise pas encore les référentiels des certifications. Concernant le plan d'action de l'organisme, il citera une série d'actions inscrites dans le cadre du déploiement d'Algerac. Il s'agit essentiellement de consolider le recours à l'expertise étrangère pour réaliser des missions de pré-évaluation, encadrer techniquement des opérations d'accréditation, mener des actions de formation selon les standards mondialement reconnus. S'agissant du dossier de la coopération internationale, le responsable d'Algerac dira que le projet de jumelage institutionnel " TAIEX " qui porte sur le renforcement des infrastructures ainsi que celui de PME II-UE relatif à l'accompagnement au plan international, est en cours. Enfin, se voulant optimiste, M. Boudissa estime le nombre d'organismes certificateurs à une trentaine d'ici la fin de l'année.