Devenue aujourd'hui une grande agglomération, la cité Mouhoub Benzerga, dans la commune de Bordj El Kiffan, tend vers un essor imposé par les nouvelles donnes que sont, entre autres, sa superficie. En effet, d'un petit quartier d'à peine quelques âmes, la cité s'est muée en une agglomération tentaculaire, et ce, en l'espace de quelques années seulement. Cependant, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, la localité connaît une léthargie déconcertante. Les habitants sont entrés dans une longue et interminable expectative. Ils réclament, leur part du développement local dû à leur cité. D'autant plus que cette dernière constitue aujourd'hui le prolongement du chef-lieu, car elle continue de s'étendre au gré du temps. Des habitants de cette cité, anciennement appelée Douar Ben Ziane, demandent la réalisation d'aménagements devant améliorer leur cadre de vie qui se trouve considérablement altéré. «Le revêtement en bitume des venelles et ruelles de la cité est une priorité», disent-ils, et d'ajouter : «Néanmoins, avant le bitumage, il convient d'effectuer le raccordement au réseau d'eau potable.» Les habitants ont, par le passé, eu recours à des démonstrations de rue, en bloquant à maintes reprises la route reliant El Hamiz à Bordj El Bahri pour la même revendication. Toutefois, rien n'a été fait, et les chemins qui desservent la cité, se trouvent toujours dans un piteux état. Ils sont impraticables en hiver comme en été. «Cette situation n'affecte pas seulement les automobilistes, mais aussi les piétons, qui peinent à se frayer un chemin au milieu des crevasses, particulièrement en saison hivernale, où la moindre goutte de pluie transforme les voies du quartier en une gigantesque mare boueuse», regrette Mohamed K, un habitant de la cité depuis 1997. Nous apprendrons aussi de notre interlocuteur, et il s'en réjouit, que les voies de la cité ont subi, l'année passée, la pose (réhabilitation) d'un réseau d'assainissement (réalisé par les propres moyens des habitants en 2007), mais les ruelles n'ont jamais été aménagées en chemins carrossables. Les habitants demandent aux services concernés le branchement à l'eau potable et la réhabilitation de l'éclairage public, qui connaît des chutes de tension. Signalons que d'autres quartiers situés dans la même zone connaissent le même problème, à l'instar de la cité Harraga, où un pan entier de l'agglomération n'est pas raccordé au réseau d'eau potable. Pour s'approvisionner en eau, les habitants ont recours aux marchands d'eau, «nous achetons l'eau à raison de 1000 DA la citerne. Ca ne peut plus continuer comme ça», déplorent des habitants de Haraga.