La crise du pouvoir d'achat s'installe dans la durée. C'est le constat que fait le commun des citoyens à Jijel à la faveur d'une mercuriale qui s'enflamme de jour en jour. Subvenir à ses besoins les plus élémentaires pour se nourrir est de plus en plus une mission qui s'apparente à de l'impossible pour s'offrir les denrées les plus indispensables. Des légumes secs, à l'exemple du pois chiche, qui ne descend plus sous les 320 DA depuis un certain temps, aux fruits et légumes, en passant par les viandes, les produits laitiers et les fruits de mer, la bourse est à son extrême folie. Pour un kilo de mandarines, fruit de saison de production locale, de piètre qualité de surcroît, il faut débourser 180 DA. Les pommes d'une qualité dérisoire sont affichées à 250 DA, pendant que les dattes (de 250 à 800 DA) et les bananes à 370 DA, sont loin d'être à la portée des bas revenus. La sardine, c'est le luxe, à Jijel, la wilaya aux 120 kilomètres de côte, mais aux ressources halieutiques très limitées, puisque le kilo de ce poisson s'accroche désormais à 500 DA en attendant qu'il atteingne d'autres cimes, selon des initiés. Si le sachet de lait à 25 DA que soutient l'Etat dans sa politique de subvention de certains produits est souvent introuvable, la boîte de lait en poudre est à plus de 360 DA pour certaines marques. Les yaourts et les fromages, des produits devenus hors de prix, sont encore du luxe pour de nombreuses familles. Quant aux viandes, aussi bien blanches que rouges, c'est également la disette pour une large catégorie de consommateurs, qui ne peuvent les approcher. A 390 DA le kilo, le poulet a récemment atteint un prix hors de portée des petites bourses, tout comme d'ailleurs l'escalope de dinde, qui s'affiche à 850 DA le kilogramme. La viande de veau est depuis des années inaccessible. Cédée à 850 DA et plus, elle est loin d'être à la portée de tous. En pleine saison de production de l'huile d'olive, ce produit est en passe de devenir un autre interdit pour une large couche de consommateurs avec son prix exorbitant qui passe à plus de 700 DA le litre. Le comble est que même la blette, un légume feuille poussant à l'état sauvage, s'est mis de la partie pour s'afficher à 80 DA la botte dans certaines communes de la wilaya ! Et la liste est longue...