En dépit des mesures prises par l'Etat, ces dernières semaines, la régulation des marchés des fruits et légumes s'est avérée une pure utopie. Le consommateur est réellement livré à la cupidité de ceux qui tirent profit de toutes les situations. Dès le premier jour du Ramadhan, celui-ci a eu la désagréable surprise de faire face à des prix qui ont doublé, voire triplé. Au marché de la cité Boulatika, de la ville d'El Milia, un endroit répugnant de par les émanations fétides qui se dégagent d'un dépôt d'ordures, la « Rahma » est balayée d'un revers de la main avec des prix qui donnent le tournis. La courgette, la carotte et la tomate, des légumes qui s'étaient stabilisés jusque-là autour de 30 DA/kg, ont subitement doublé pour s'afficher à 60 DA. Le haricot vert a, quant à lui, grimpé à 100 DA. L'ail qui trône du haut de ses 600 DA le kilo aux marchés des fruits et légumes est devenu un condiment de luxe. À 400 DA le kilo, les prunes, certes juteuses, semblent s'ériger en dessert de roi, avec les dattes qui oscillent autour du même prix. Comparativement à ces produits locaux, les bananes importées des lointains pays d'Amérique du Sud, restent plus ou moins abordables avec un coût qui n'excède pas les 120 DA/kg. La même flambée est constatée du côté des viandes blanches : le poulet a pris des ailes depuis déjà quelques jours pour s'établir autour de 320 DA/kg, la dinde est cédée 350 DA/kg, et l'escalope de dinde est affichée à 800 DA/kg. Concernant les viandes rouges, la règle est la même au niveau des boucheries où les prix ne cessent de s'accroître pour atteindre des seuils vertigineux. Et pour cause, le petit kilo d'agneau affiche les… 800 DA, le veau est fixé à 700 DA, la viande hachée à 800 DA. Pour les poissons, les habitués du marché du centre-ville de Jijel n'ont plus les moyens de s'offrir quelques petites pièces de fruits de mer, habituellement très prisés par les familles jijeliennes. Le consommateur est réduit à acheter « avec les yeux » ; il ne peut que déchanter face aux prix excessifs de ces produits : la crevette 1 500 DA/ kg, le chien de mer et merlan proposés par des poissonniers à 1 200 DA, le thon 900 DA ; à 200 DA/kg, la sardine est le poisson le moins cher, loin derrière les pièces de quelques espèces, dont le kilo ne descend pas au-dessous des 450 DA.