Durant deux jours, des représentants du mouvement associatif, des universitaires et des parlementaires débattront du rôle et de l'impact de la société civile dans la dynamique sociale. Organisées par le Conseil de la nation, ces journées d'étude dont le thème principal est « Le Parlement et la société civile » s'inscrivent dans le cadre d'un programme entre le parlement algérien et celui des Nations unies pour le développement (PNUD) qui doit s'étaler jusqu'en 2007. Hier, les participants à cette rencontre ont mis l'accent sur les mécanismes visant à encourager la société civile à participer davantage aux activités politiques, sociales et culturelles, lui permettant d'être un partenaire plus actif dans le développement. A l'ouverture des travaux de cette manifestation à laquelle ont pris part plusieurs représentants du gouvernement, M. Bensalah, président du Conseil de la nation, a mis en exergue l'importance de la relation entre la société civile et le Parlement, la qualifiant comme étant l'un des indicateurs essentiels du fonctionnement et du devenir de tout système politique. L'Algérie, pour M. Bensalah, a permis à travers une expérience démocratique naissante l'éclosion des talents de la société dans différentes formes d'expression politique et autres, voulant pour preuve l'émergence de dizaines de partis politiques et de milliers d'associations. Pour sa part, le représentant résident du PNUD, Marc Destanne de Bernis, s'est dit convaincu que le renforcement de l'interaction entre la société civile et le Parlement constitue un élément majeur pour la consolidation de la bonne gouvernance et l'amélioration du fonctionnement de la démocratie. De son avis, il ne s'agit pas de mettre en concurrence le Parlement et la société civile, et encore moins de mettre en cause le rôle essentiel du Parlement en tant qu'institution clé de l'Etat de droit et de démocratie, mais il est question de reconnaître la complémentarité de la société civile et du Parlement dans le renforcement de la gouvernance et la poursuite du développement. « Au PNUD, nous sommes persuadés que le processus de développement ne peut être durable que si l'ensemble des citoyens y participent et y contribuent en tant qu'acteurs à part entière », dira-t-il en soutenant que dans tous les pays du monde, y compris les plus vieilles démocraties, on constate une demande de plus en plus grande du corps social pour mieux participer au développement et pour être plus impliqué dans les processus de décision, tant au niveau local qu'au niveau national. De son côté, Nacer Djabi, enseignant et chercheur à l'université d'Alger, a développé dans sa communication la relation entre le Parlement et la société civile en Algérie : état et perspectives. M. Djabi a expliqué que chaque pays a sa propre vision et sa propre définition du mot « société civile ». « En Algérie, nous avons confiné la société civile dans trois facteurs, à savoir les associations, les syndicats et les ligues des droits de l'homme », a-t-il affirmé. L'objectif visé à travers l'organisation d'une telle rencontre est d'essayer de répondre à un ensemble de questions et de débattre de certains sujets. La question qui se pose aujourd'hui, d'après M. Djabi, est de savoir si la société civile est suffisamment organisée pour contribuer à améliorer la qualité du travail du Parlement. M. Djabi reste réticent par rapport justement à cette interrogation, car selon lui, les textes de loi régissant le Parlement ne font nullement allusion à la société civile : « La législation n'évoque pas l'implication de la société civile dans les décisions parlementaires. Les commissions parlementaires font appel parfois pour avoir une explication à un individu et à un expert. Ces derniers ne sont pas des citoyens organisés. C'est une lutte qu'il faut mener dans ce sens », a expliqué M. Djabi. Lors des débats, les participants ont beaucoup insisté sur la notion ou plutôt sur la définition exacte du mot « société civile ».