Le bilan des feux de forêt dans la wilaya de Médéa durant la saison estivale 2016, présenté récemment par le chargé de la communication de la Conservation forestière, en l'occurrence Ahmed Salem, donne de la sueur et des frissons dans le dos. En effet, la situation est triste et alarmante à chaque année, ce sont des centaines d'hectares de forêt qui parten en fumée et en cendres. On relève à travers le tableau comparatif des statistiques que le nombre de 84 incendies enregistrés en 2015 est passé à 137 en 2016, soit une destruction d'une superficie de 585,89 ha, donc une augmentation de 197,18 ha par rapport à l'année passée. Des pertes économiques catastrophiques, évaluées à 57 817 400 DA, en plus des pertes écologiques inestimables et des dégradations importantes des splendides sites touristiques. Notre interlocuteur n'a pas caché sa peine et son désarroi devant cet état des lieux, qui continue sans cesse à menacer le couvert végétal de la wilaya du Titteri qui se rétrécit progressivement comme une peau de chagrin. La superficie totale forestière continue de régresser, elle accuse un taux actuel de boisement de 17,43% nettement inférieur aux normes de la moyenne nationale, qui doit se situer en principe à la limite minimale de 25% sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Aujourd'hui, il est décevant de constater que le désert ne commence plus à partir de la localité de Laghouat comme autrefois, mais aux portes de la ville de Médéa, sur les monts de Ksar El Boukhari. La seule barrière végétale écologique valable de la wilaya reste au niveau de la dense forêt qui s'enchaîne à partir des monts de Derrag, en passant par Ouled Antar, jusqu'à Ouled Hellal et Mogorno. La Conservation forestière de la wilaya de Médéa déploie de gros efforts en mobilisant constamment tous les moyens humains et matériels mis à sa disposition pour venir à bout de ce phénomène dévastateur, mais souvent en vain. Car la protection du patrimoine forestier ne doit pas dépendre uniquement du garde forestier, mais de tout l'environnement qui végète autour de ces espaces verts. On doit accorder plus d'intérêt à ce secteur vital avant qu'il ne soit trop tard, en motivant davantage ce corpsdans sa noble et primordiale mission pour sauver néanmoins où réduire les dégâts des feux de forêt et des multiples agressions qui dévastent également la faune et la flore. Des sanctions exemplaires et sévères doivent êtres infligées aux auteurs de ces crimes qui portent préjudice et atteinte à l'équilibre de Dame nature.