En plus des problèmes d'encadrement et de manque de moyens, les étudiants dénoncent le fait qu'on les oblige à acheter du matériel et des consommables pour les TP. Les étudiants en chirurgie dentaire de l'université Rabah Bitat (Constantine 3)ne lâchent pas prise. En grève depuis lundi dernier, ils ont organisé, hier, une marche de protestation devant le siège de leur faculté situé à la rue Chihani Bachir, à la cité Emir Abdelkader, au lendemain d'un grand rassemblement tenu la veille devant la faculté de médecine de l'université Constantine 3. Les protestataires réclament l'amélioration des conditions d'études et la revalorisation de leur statut au sein de la Fonction publique, pour passer de la catégorie 13 à la 16. «Après la grève de 2011, la tutelle nous a promis de prendre en considération nos revendications, depuis rien n'a changé. On nous a rajouté une année d'études, avec le titre de docteur, mais aucune revalorisation salariale n'a suivi», a déclaré Salim Merad, étudiant en 5e année de médecine dentaire et porte-parole des grévistes. Dans une plateforme de revendications, dont nous détenons une copie, on notera également d'autres points, comme l'augmentation du nombre de postes de résidanat, avec la création de nouveaux services et de nouvelles spécialités, comme la chirurgie maxillo-faciale. En ce qui concerne le volet pratique, Fayçal Khrif, étudiant en 2e année et coordinateur de la grève, a souligné le manque de matériel. «Il faut fournir à l'étudiant le minimum nécessaire pour le bon déroulement des TP et de la formation, à savoir les consommables, les matériaux et les matériels qui sont en général introuvables, insuffisants, voire en panne depuis une longue période», a-t-il expliqué, tout en demandant une augmentation du nombre d'heures de travaux pratiques durant la semaine, afin que l'étudiant puisse assimiler les bases pratiques fondamentales et par la suite les pratiquer sans pression. Dans le même volet, les étudiants exigent de leur tutelle l'autorisation des stages dans les structures de santé publique, voire dans le privé, notamment l'autorisation de stage visuel encadré pour les étudiants en préclinique, afin de se familiariser avec l'instrumentation et acquérir encore plus d'expérience et de maîtrise. M. Khrif a jugé que la situation est affligeante, car ils ne peuvent être des médecins sans la pratique, les stages et la familiarisation avec tout ce qui est en relation avec leur domaine. Notre interlocuteur a soulevé aussi certains problèmes qui se posent au niveau de la faculté et qui peuvent être réglés par les responsables de l'établissement sans recourir à la tutelle. Pour lui, la situation de l'infrastructure, ouverte il y a une année, est déplorable. Elle nécessite, selon ses dires, une amélioration urgente et une nouvelle organisation. «L'établissement manque de plusieurs équipements obligatoires pour nos études. Parfois, l'administration nous demande de cotiser et d'acheter ce qui manque, à l'instar des gants et autres. Pire encore, maintenant on nous demande d'acheter du matériel cher et faire les TP à la maison. C'est inadmissible. Comment créer une infrastructure sans faire une étude sur le nombre d'étudiants et de nouveaux bacheliers ? Actuellement nous souffrons du manque de places dans les amphithéâtres pour les nouvelles promotions» a-t-il ajouté.