La réunion du ministre de l'Enseignement supérieur avec les doyens des facultés des sciences médicales qui s'est ouverte hier a été perturbée par des centaines d'étudiants venus crier leur colère et réclamer du concret. Des centaines d'étudiants des facultés des sciences médicales de plusieurs wilayas du pays se sont rassemblés hier devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Une énième action pour les étudiants des départements de pharmacie et de chirurgie-dentaire mais une première pour ceux de la faculté de médecine. C'est aussi la première action commune lancée par les trois départements qui n'ont pas choisi la date du 26 avril fortuitement. C'est, en effet, la date arrêtée par le ministre de l'Enseignement supérieur pour se réunir avec les doyens des facultés de médecine en vue d'étudier pendant deux jours les recommandations de la dernière conférence nationale tenue à Sidi-Fredj. “Nous sommes là encore et spécialement aujourd'hui pour dire à la tutelle que nous ne croyons plus aux promesses verbales et que nous attendons des décisions concrètes et applicables”, estime un des délégués. Les nombreux étudiants en blouses blanches n'ont d'ailleurs pas cessé des heures durant, de crier toute leur colère en scandant : “SOS dentistes et pharmaciens en détresse” ou encore “nous ne sommes pas des vendeurs, nous sommes des pharmaciens”, “doctorat, doctorat, on le veut, on l'aura”. Les étudiants ne comptent pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. à la faculté de pharmacie de Constantine, 91% des étudiants se sont prononcés pour le maintien de la grève, nous dit le délégué de ce département qui s'est déplacé à Alger avec de nombreux étudiants pour soutenir leurs camarades et presser la tutelle à répondre par écrit aux doléances soulevées. Selon le délégué du département de chirurgie-dentaire, “le PV sanctionnant les travaux de la conférence nationale des facultés des sciences médicales ne mentionne pas la revendication de classement à la catégorie 16. Aussi, il a été convenu la mise en place de commissions en vue d'étudier les mesures transitoires pour l'octroi de titre de docteur mais à ce jour, rien n'a été fait”. Les étudiants, qui regrettent que la paralysie des facultés soit leur seule et unique solution pour faire pression, espèrent que la réunion de Harraoubia avec les doyens aboutisse à du concret pour qu'ils puissent rejoindre les amphithéâtres et finir l'année universitaire. “Nous attendons jeudi, sinon la protestation reprendra de plus belle”, avertissent les étudiants. Il faut signaler à ce propos que les étudiants de la faculté de médecine, qui jusque-là n'ont manifesté leur mécontentement qu'à travers quelques jours de grève seulement, menacent de durcir le ton à leur tour. Le délégué, présent hier au sit-in, révèle que des assemblées générales ont lieu pour décider car le marasme est général. Les externes (3e à 6e années) réclament une formation de qualité. “Nos enseignants prônent l'autoformation mais celle-ci s'avère très difficile vu le manque de service. Le nombre d'étudiants en médecine est très élevé, ce qui ne facilite pas leur encadrement. Les externes sont d'ailleurs surnommés les thromboses de service car on gêne seulement.” Selon le même délégué, “la prise en charge pédagogique n'est pas unifiée. Ce qui s'applique aux étudiants d'Alger ne l'est pas forcément pour ceux des autres wilayas”. Il citera l'exemple du système de dettes appliqué qu'à Alger, arguant que “nous avons droit à une formation alors que ce n'est pas le cas”. Les externes réclament une rémunération vu les dépenses nécessaires à la documentation et aux stages et contestent le fait que l'ouverture aux résidanats à l'obtention du diplôme une année après ne profite qu'à une certaine catégorie d'étudiants.