Pour mesurer la faiblesse des investissements dans l'Algérie d'aujourd'hui, il suffit de faire un tour à la foire internationale d'Oran (FIO) qui a ouvert ses portes lundi. Principal indicateur de cette 8ème FIO : le niveau des investissements directs dans un pays à forte évolution des importations, reste faible. Le tiers des 175 exposants présents à ce rendez-vous est, en effet, constitué par des étrangers qui ne sont là que pour vendre leurs produits de consommation. Des articles électroniques et électroménagers, en passant par les produits d'équipements industriels importés, sont exposés dans les stands de cette exposition qu'abrite le deuxième pôle de la consommation qu'est Oran. La deuxième ville du pays est bel et bien celle qui hérite de la faiblesse de l'investissement. Les contraintes bureaucratiques persistent et la faiblesse des IDE est vouée à perdurer. On est loin du climat qui promet des investissements même à moyen terme, tant attendus. La plupart des exposants étrangers que nous avons interrogés ne promettent pas la lune et avouent que le climat d'investissement en Algérie reste encore en deçà, même si beaucoup de choses ont évolué positivement ces dernières années. Autre remarque de taille : les chinois n'ont pas jugé utile de se bousculer au portillon du palais des expositions de M'dina J'dida. Ces derniers qui, pourtant, détrônent de plus en plus les français sur le deuxième marché du continent, se sont contentés de la présence de leurs produits – de l'équipement utilisé dans le BTP- exposés par leurs partenaires locaux. En revanche, les fournisseurs français, eux, sont de plus en plus nombreux, tentés par la conquête de l'Ouest algérien qui représente un peu moins de la moitié du marché national. La chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA) a conduit la cinquantaine d'entreprises de l'hexagone pour exposer à Oran. La CFCIA a accompagné un millier d'entreprises en 2005 pour décrocher des parts de marchés en Algérie. On est loin des 350 exposants français venus à la dernière édition de la foire d'Alger, mais ils n'étaient que 32 l'an dernier à se rendre à Oran contre une cinquantaine cette année. Les Espagnols et les Italiens, Turcs, Indiens et les Pakistanais ne sont pas nombreux à participer à cette foire qu'organise chaque année l'Emec et son partenaire le groupe ABH-GAB, qui espèrent atteindre les 120 000 visiteurs cette année (dont 15% de professionnels) et dépasser les 83 000 visiteurs enregistrés l'an dernier. Il est à noter, enfin, que pas moins de 122 PME algériennes sont présentes à ce rendez-vous.