Alpe, la deuxième ville de Syrie, était en passe hier de tomber totalement aux mains de l'armée syrienne et de ses alliés après quatre semaines d'une offensive de grande envergure contre la rébellion. De leur ancien bastion d'Alep-Est qu'ils contrôlaient depuis 2012, il ne reste plus aux insurgés que deux principaux quartiers, Soukkari et Al-Machad, en plus d'une poignée d'autres de moindre envergure. Ils ne contrôlent plus que 10% du territoire d'Alep. Un responsable militaire à Alep a indiqué à la presse que l'opération aérienne et terrestre lancée le 15 novembre par les forces loyales au régime du président Bachar al-Assad contre les insurgés « entrait dans sa phase finale ». Alors que frappes aériennes et tirs d'artillerie se poursuivaient sur la dernière poche rebelle, dans le sud de la métropole ravagée, les civils continuaient de fuir par milliers. En perdant Alep, la rébellion va essuyer son pire revers depuis le début de la guerre en 2011 et sa chute va offrir à Bachar Al Assad, qui avait perdu la main sur une bonne moitié de la métropole en juillet 2012, le contrôle des cinq plus grandes villes de Syrie. Les insurgés d'Alep ont commencé à céder du terrain quand l'armée syrienne, soutenue par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, a lancé le 15 novembre une offensive foudroyante accompagnée de violents bombardements. Hier, ils ont perdu l'important quartier de Cheikh Saïd et celui de Salhine puis se sont retirés de six autres quartiers, notamment celui de Boustane al-Qasr, l'un des plus fortifiés. A noter que plus de 10.000 civils supplémentaires ont fui les quartiers rebelles d'Alep ces dernières 48 heures pour rejoindre des secteurs sous contrôle gouvernemental, portant le chiffre de l'exode de la population civile à environ 130.000 depuis le début de l'offensive de l'armée syrienne. La guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans a fait plus de 300.000 morts et déplacé au moins la moitié de la population du pays.