L'augmentation des tarifs de l'électricité a été remise à l'ordre du jour, hier, à la faveur du passage au Forum d'El Moudjahid du président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG), Nadjib Otmane. Approché à la fin de la conférence-débat, le PDG de Sonelgaz, Nourredine Bouterfa a déclaré qu'il était optimiste quant à la solution que le gouvernement arrêtera. « Je suis optimiste quant à la solution qu'arrêtera le gouvernement. Je pense que la demande sur le plan économique sera satisfaite pour améliorer nos investissements. » Si l'on résume le point de vue du premier responsable de Sonelgaz, la demande de l'entreprise de relever ses tarifs sera satisfaite en partie par une aide de l'Etat et en partie par une augmentation des tarifs, mais dans la même proportion que celle demandée par Sonelgaz. Le même point de vue a été développé par le président de la CREG qui, après avoir évité de répondre directement aux questions des journalistes, a néanmoins estimé que « probablement le gouvernement ira vers la baisse par rapport à ce qui a été demandé ». Il faut comprendre par là que le niveau de la hausse des tarifs demandée par Sonelgaz ne sera pas acceptée par le gouvernement. Lequel pourrait aider Sonelgaz à supporter ses investissements par des mécanismes de soutien. Une première aide a déjà été décidée en la matière. Le PDG de Sonelgaz s'en est félicitée. Il s'agit de la bonification des taux d'intérêt sur les prêts bancaires accordés aux entreprises du secteur de l'énergie qui investissent dans les projets relatifs à la production d'électricité, au transport et à la distribution publique de l'électricité et du gaz. Le PDG de Sonelgaz l'a interprétée comme une mesure de soutien aux tarifs. Si l'intitulé de la conférence du président de la CREG concernait les enjeux de la réorganisation du secteur de l'électricité, le débat qui s'en est suivi a tourné surtout autour de la question de l'augmentation des tarifs de l'électricité. Refusant de donner des détails en chiffres sur la demande d'augmentation des tarifs formulée par Sonelgaz, le président de la CREG a retracé l'histoire du dossier. On apprendra que la demande a été déposée par la Sonelgaz auprès de la CREG en mars 2006, demande qui a fait l'objet d'une étude durant quelques mois par des groupes de travail au niveau de la CREG, Nadjib Otmane a précisé que, selon la loi, la CREG a procédé à des consultations avec les autorités. Le gouvernement a demandé à examiner un peu plus le dossier. Le président de la CREG a refusé de donner davantage de détails. « Dans cette situation, je ne peux pas vous donner les détails », a-t-il soutenu. « On ne peut pas anticiper sur le jugement du gouvernement, il a demandé des éléments en plus », a-t-il indiqué. Si le gouvernement n'a pas encore autorisé l'augmentation des tarifs, cela voudrait dire qu'il va revoir à la baisse la demande formulée, a tenté d'expliquer le président de la CREG. En réalité, le dossier de l'augmentation des tarifs n'avait aucune chance d'aboutir dans la conjoncture actuelle. Au moment où le dossier avait été envoyé au gouvernement pour l'avaliser, de grandes négociations étaient menées entre les autorités, l'UGTA et le patronat pour des augmentations de salaires avec comme toile de fond la rentrée scolaire et l'approche du Ramadhan. Le gouvernement a dû geler le dossier en attendant de trouver une formule plus souple pour répondre aux doléances de Sonelgaz et éviter de trop agresser la poche des consommateurs. Ou attend-il une autre conjoncture plus favorable pour décider d'une augmentation des tarifs. Pour rappel, le PDG de Sonelgaz avait déclaré au début de l'année que Sonelgaz avait formulé une demande d'augmentation des tarifs située entre 10 et 15%. Pour Sonelgaz, il faudrait une augmentation des tarifs d'environ 35% pour atteindre le prix réel, mais la demande d'augmentation a porté sur une fourchette allant de 10 à 15%. L'entreprise espère une intervention de soutien de l'Etat dans le cas où le gouvernement veut éviter une augmentation des tarifs. En clair, si le gouvernement refuse d'autoriser Sonelgaz à augmenter ses tarifs, il devra lui mobiliser une subvention. Il faut rappeler que deux augmentations avaient eu lieu en 2005.