“L'Exécutif ira probablement vers la baisse de ce qui a été demandé. Dans le cas contraire, il aurait donné son accord”, soutient le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. Le gouvernement n'a pas encore tranché la question de la hausse des prix de l'électricité souhaitée par Sonelgaz. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, M. Othmane Nadjib, invité hier du Forum du journal El Moudjahid. La requête de Sonelgaz a été déposée au niveau de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz en mars dernier. M. Othmane Nadjib a indiqué que la Commission de régulation, au bout de quelques mois, a élaboré un rapport, qu'elle a soumis au gouvernement. Un rapport qui, normalement, devait aboutir à une prise de décision, conformément à la loi. Le gouvernement a finalement demandé plus de détails. “L'affaire en est là”, affirme le président de la Creg qui refuse de divulguer le niveau de la hausse suggérée par Sonelgaz, ni celui proposé par la commission. La presse a évoqué une augmentation de 10 à 15%. Certaines sources estiment que Sonelgaz a demandé plus que ces niveaux de hausse. Il s'agit sans doute d'une augmentation de plus de 20%. Même si la hausse des tarifs de l'électricité paraît comme inévitable, le gouvernement semble avoir opté pour la temporisation. “Probablement le gouvernement ira vers la baisse de ce qui a été demandé. Dans le cas contraire, il aurait donné son accord”, soutient le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. En d'autres termes, le gouvernement semble juger la hausse demandée assez élevée. “Le gouvernement veut concilier le pouvoir d'achat du citoyen et l'augmentation des prix”, ajoute M. Bouterfa, président-directeur général du groupe Sonelgaz qui se dit “optimiste”. “Il y aura une réponse suffisamment satisfaisante pour assurer le développement de Sonelgaz”, précise-t-il. Le P-DG de Sonelgaz estime, dans ce cadre, intéressante la disposition de la loi de finances 2007 qui prévoit une bonification des taux d'intérêt sur les prêts bancaires octroyés aux entreprises du secteur de l'énergie pour les projets relatifs à la production d'électricité, au transport et à la distribution publique d'électricité et de gaz. “C'est une forme de soutien au tarif”, estime-t-il. En tout état de cause, l'augmentation du prix de l'électricité est inéluctable. Quelqu'un doit supporter les coûts des investissements projetés. Sonelgaz a souvent justifié la hausse des tarifs, par l'ambitieux programme d'investissement prévu durant la période 2005-2009. Sonelgaz devra injecter près de 5,3 milliards de dollars US dont 22% pour la production, 39% pour le transport et 39% pour la distribution. Elle investira près de 2,2 milliards de dollars US dans les réseaux de transport et de distribution de gaz. L'augmentation est nécessaire, également, pour assurer la continuité et la qualité du service et pour pouvoir effectuer les investissements indispensables en moyens de production et dans les transports et la distribution afin de répondre à la demande dont la croissance reste rapide (prévisions de 7% par an). Les pouvoirs publics pourraient continuer à prendre en charge une partie des investissements de Sonelgaz, à travers des dotations budgétaires pour éviter justement une hausse brutale des tarifs qui viendrait annuler indirectement les dernières augmentations de salaires, dont certaines ne sont pas encore appliquées. Sur un autre plan, le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz parle de six décrets approuvés d'application de la loi sur l'électricité et le transport du gaz, en attente de publication. Trois autres projets de texte importants, sur la concession, accès aux tiers au réseau et éligibilité des clients sont en cours d'élaboration et devraient être finalisés début 2007. M. Othmane Nadjib évoque, par ailleurs, l'entrée de nouveaux producteurs de l'électricité autres que Sonelgaz. Il s'agit de Kahrama, SKS, SKB et SKH. Dans le transport, le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz relève un certain nombre d'investissements qui sont actuellement programmés dans le transport. Il cite la constitution d'une ligne est-ouest et le passage à 400 kw. Plus de 156 milliards de dinars d'investissement sur cinq. Dans la distribution, il a avancé un montant de 220 milliards de dinars d'investissement sur cinq années. Meziane rabhi