Les détenus démunis bénéficieront désormais d'une aide sociale financière dès leur libération pour leur permettre de rejoindre leur domicile et pour les malades de poursuivre leur traitement. Prévue par un arrêté interministériel (Justice et Finances) et publiée récemment au Journal officiel, cette aide devra couvrir l'achat des effets vestimentaires, des médicaments et le transport. Pour les effets vestimentaires, l'arrêté stipule qu'il s'agit des sous-vêtements, chaussures, chaussettes, chemise, pantalon, manteau et jupe ou robe s'il s'agit d'une détenue. Ces effets, explique l'arrêté, doivent être « de production nationale et de qualité moyenne, sauf si des articles similaires de même qualité ou d'une qualité meilleure, mais de moindre coût, sont disponibles sur le marché ». Il est également précisé que les détenus démunis peuvent aussi bénéficier d'une des parties de ces vêtements, selon les besoins qu'aura à déterminer le directeur de l'établissement pénitentiaire, après vérification de la situation. Pour ce qui est des détenus nécessitant un traitement médical, c'est au médecin de l'établissement, en vertu d'une ordonnance versée au dossier portant demande de bénéfice de l'aide sociale, de déterminer la nature et la quantité de médicaments qu'exigent la maladie et la durée du traitement. L'arrêté a également prévu une troisième aide financière, pour couvrir les dépenses liées au transport par voie terrestre jusqu'au lieu de résidence du détenu démuni. Le plafond de cette aide a été limité à 2000 DA afin « de permettre un voyage dans des conditions favorables ». Le bénéfice de cette assistance est subordonné à une présentation d'un dossier comportant une demande manuscrite du détenu, un rapport du chef de détention contenant les informations inhérentes à son comportement et à sa conduite, un rapport du médecin de l'établissement attestant que son état de santé lors de sa libération nécessite des médicaments, un rapport du service du greffe comptable sur sa situation financière ainsi que sur la nature des effets vestimentaires dont il a besoin. Pour ce qui est du suivi et de la gestion de ce chapitre lié à cette aide, l'arrêté l'a confié au greffier comptable, alors que les directeurs des établissements pénitentiaires sont tenus d'élaborer des rapports annuels détaillés sur ces aides adressés à la tutelle. A signaler que cette aide a été décidée sur la base d'une étude présentée par le ministère de la Justice, qui a fait ressortir une grande proportion de détenus démunis qui n'ont pas les moyens de rejoindre leurs familles une fois libérés, ou qui n'arrivent pas à se procurer les soins nécessaires s'ils sont malades. Une initiative louable pour peu que les responsables chargés de sa mise en application soient équitables envers les éventuels bénéficiaires pour que l'aide leur soit distribuée et qu'elle se retrouve entre les mains de ceux qui en ont le plus besoin.