Au moment où les parents d'élèves sont inquiets pour la scolarité de leurs enfants à cause d'un mouvement de grève, une centaine d'enseignants ont organisé, mercredi, un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation nationale de Blida afin de «faire valoir leurs droits». Chapeautés par le Cnapeste, les protestataires, soutenus par des confrères venus d'autres wilayas, ont lancé un appel au ministère de l'Education afin que leurs services dépêchent une inspection à Blida, et ce, pour enquêter sur certains cas de «corruption» et de «hogra» qui se produisent à l'académie. «On a une république de l'éducation et non pas une direction. Ses portes sont hermétiques ! Nous avons beaucoup de problèmes qu'on veut soumettre à qui de droit, mais l'administration fait preuve d'un mutisme sans précédent. Par exemple, des enseignants vacataires n'ont pas perçu leurs salaires une année après le début de leur activité, alors que l'administration les laisse pour compte, c'est grave», dénoncent des enseignants rencontrés devant la direction de l'éducation. Pour un représentant du Cnapeste, l'académie de Blida est «gangrénée» par la corruption. «Un marché de plus de 800 millions de centimes a été octroyé, de gré à gré, à un entrepreneur, alors qu'il aurait dû passer par les procédures légales, soit par une soumission répondant à un avis d'appel d'offres. L'économe ayant refusé de signer les factures a été muté», insiste-t-il. Et de poursuivre : «Non seulement la directrice de l'académie a fermé l'administration au personnel de l'éducation, mais l'on se demande comment elle a eu ce poste puisqu'elle n'a pas le profil nécessaire. De directrice d'un lycée à Tipasa, puis secrétaire générale à l'académie de la même wilaya pendant juste trois mois, elle se retrouve parachutée dans une grande wilaya qu'est Blida comme directrice. Là, on comprend que ce poste répond à des considérations politiques et non pas aux qualifications et à l'expérience avérée. Résultat : c'est la pagaille dans le secteur de l'éducation à Blida depuis quelque temps». Contactée, Mme Ghanima Aït Brahim, directrice de l'académie de Blida, accuse le Cnapeste, de «chantage» pour réintégrer deux éléments de ce syndicat dans leurs fonctions. «Impossible pour le moment, ils ont frappé le directeur d'un établissement scolaire et l'affaire est entre les mains de la justice. C'est la victime qui a déposé une plainte. Ma direction agira en fonction du verdict de la justice. Je n'accepterai jamais les chantages et les pressions pour concrétiser une action illégale», se défend-elle. Rappelons que plusieurs établissements scolaires, majoritairement les lycées, ont entamé un mouvement de grève le 4 décembre dernier suite à l'appel du Cnapeste. La plupart des élèves sont déjà en «vacances» sans avoir fait les compositions, une première dans la wilaya.