Les enseignants ont répondu favorablement à l'appel à la grève lancé par deux syndicats autonomes, en l'occurrence le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA). Selon les représentants de ces syndicats, la grève a été largement suivie et, de leur avis, seuls les vacataires et certains enseignants non affiliés aux syndicats n'ont pas observé un arrêt de travail. Ce mouvement de débrayage qui risque, selon ces animateurs de s'étendre à d'autres wilayas est organisé pour dénoncer le comportement autoritaire du ministère de l'Education vis-à-vis des enseignants d'une manière générale. « Nous ne faisons pas la grève avec gaieté de cœur, mais parce qu'on nous l'impose. Contrairement à ce que l'inspectrice de l'académie d'Alger-Ouest avance, les enseignants de Saïd Hamdine ont été mutés injustement et de façon illégale vers d'autres établissements », explique M. Lemdani, représentant du Cnapest. Rappelons que Mme Younsi, inspectrice de l'académie d'Alger-Ouest, a été très virulente envers certains enseignants de lycée. « Ces enseignants n'ont aucune conscience. Ils ne pensent nullement à l'intérêt de l'école ni à celui des élèves. Ils voulaient le départ de la directrice et maintenant ils veulent son retour et l'annulation des mutations faites à leur demande », a affirmé Mme Younsi. Un fait démenti catégoriquement par les syndicalistes. « Les enseignants n'ont jamais demandé de mutation. La preuve, comment expliquer le fait qu'ils ont été mutés pour utilité de service, et ce, en se basant sur l'article 21 bis », note un enseignant. Ce dernier est persuadé que les pouvoirs publics ont pris l'exemple du lycée Saïd Hamdine pour casser la dynamique syndicale et bloquer cette renaissance qui remonte à 2003, date de naissance des syndicats autonomes de l'éducation. « Les enseignants de Saïd Hamdine ont été sanctionnés par le ministère de tutelle, et ce, pour servir d'exemple aux autres éducateurs au niveau national », soutient M. Lemdani, qui ne comprend pas pourquoi dans cette affaire il n' y a pas eu de rapport motivé, et la commission paritaire n'a pas été consultée. « Je ne suis pas d'accord avec Mme Younsi, qui estime que la commission paritaire a un droit de regard sur la forme et non le fond du problème. Bien au contraire la consultation de la commission paritaire est importante, car elle est composée de cinq représentants de l'administration et de cinq enseignants. Ils n'ont pas convoqué la commission parcequ'elle renferme des représentants légitime, des enseignants de la wilaya d'Alger », explique notre interlocuteur qui qualifie la mutation des enseignants comme étant une provocation. « Il faut que le comportement de la tutelle change envers les enseignants. Elle doit savoir qu'elle a en face d'elle des pédagogues et des enseignants responsables », souligne un représentant du CLA. Celui-ci ne comprend pas pourquoi la tutelle tente à chaque fois et par tous les moyens d'envenimer la situation. « Quatre collègues ont été destinataires de mise en demeure. » « Ce n'est pas de cette façon que l'on règle un problème », a lancé M. Lemdani. Pour l'inspectrice de l'académie d'Alger-Ouest, l'avenir des élèves est leur première préoccupation.