Alors que les autorités juraient qu'aucun journaliste n'irait en prison en Algérie, voilà que la réalité prouve le contraire. Un journaliste, Mohamed Tamalt, est décédé en situation de détention et un autre, Hassan Bouras, purge une peine d'une année de prison à El Bayadh. L'organisation Amnesty International (AI), qui appelait le 10 décembre dernier, Journée internationale pour les droits humains, à la libération des deux journalistes détenus pour leurs opinions, réitère aujourd'hui son appel aux autorités algériennes pour la libération de Hassan Bouras, car Tamalt a malheureusement quitté ce monde sans avoir repris sa liberté. Journaliste et membre dirigeant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Hassan Bouras a été condamné le 28 novembre, par le tribunal de première instance d'El Bayadh, à une année de prison pour «dénonciation de faits de corruption». Bouras a été poursuivi pour une vidéo montrant des habitants d'El Bayadh accusant de hauts responsables de l'appareil judiciaire et sécuritaire de la ville de corruption et d'avoir incarcéré des innocents. Hassan Bouras est déclaré coupable de «complicité d'outrage à un auxiliaire de justice, à des agents de la force publique et à corps constitué». Il est condamné aussi pour «pratique illégale d'une profession légalement réglementée» pour avoir filmé une interview diffusée sur la chaîne Al Magharibia. Hassan Bouras, indique Amnesty, «est aujourd'hui incarcéré à la prison d'El Bayadh, où il souffrirait de rhumatismes qui se sont développés durant une précédente période de détention dans le cadre d'une autre affaire, il y a un an. Les autorités enquêtaient à son sujet pour ‘‘outrage à corps constitué'' et pour avoir ‘‘incité des citoyens à s'armer contre l'autorité de l'Etat'' ou à ‘‘s'armer les uns contre les autres''», une infraction passible de la peine de mort, en raison de posts publiés sur facebook. Il avait été libéré le 18 janvier 2016 après plus de trois mois de détention provisoire pour cette première affaire.