Le quidam qui arpente les rues de la capitale, surtout lors de ces grandes chaleurs humides, fait le constat amer de l'hygiène publique, tant nos cités croulent, par endroits, sous les monticules d'immondices exhalant les odeurs fétides au quotidien. A dire vrai, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la ville : à qui incombe la mission de la salubrité publique ? A l'administration qui ressasse à qui mieux mieux qu'elle manque d'effectif avec un parc dépassé, ou au citoyen dont l'écogeste fait défaut ? En m'aventurant l'autre jour dans le dédale des bas-fonds de la cité, histoire d'imprégner des touristes de quelque patrimoine de notre terroir, je ne pus résister à ce décor urbain aussi repoussant que résument les espaces publics crasseux dans lesquels nous évoluons. J'ai beau faire des détours et de slaloms pour cacher au regard de mes hôtes les dépotoirs fangeux qui essaiment le long des trottoirs de la capitale, mes tentatives se révélèrent inefficaces. Ces invités venus d'outre-mer, happés par la fébrilité de la ville, défilaient à pas comptés l'architecture du bâti mauresque et colonial, mais le focus de leur «Canon» ne pouvait faire l'impasse sur les tas d'ordures domestiques qui balisent notre itinéraire ! Un décor exécrable, qui donne le haut-le-cœur dans une cité envahie par un trop-plein de «zbel», de gravats et de poussière qui affectent ce qui reste d'esthétique enfoui dans son tissu urbain. Serait-ce mal fondé lorsque «Alger la Blanche» se voit rangée, selon une étude menée par un bureau d'études britannique, Urban Clean environnement, dans le podium des cités les plus sales au monde ? Evidemment, le volet salubrité publique se taille la part de la médiocrité. Ce dernier demeure le talon d'Achille des gestionnaires de la cité qui s'escriment à trouver vainement la résolution pérenne pour se débarrasser des décharges sauvages et dépotoirs pestilentiels, ces points noirs qui jalonnent nos cités et qui ne semblent point nous alarmer, au point où l'administré a appris à composer avec… Dieu du Ciel, sommes-nous face à cette quadrature du cercle qui nous empêche à redonner fière allure à la géographie dans laquelle nous évoluons ? D'aucuns s'interrogent comment réussir à rendre le titre de noblesse à une cité devenue inhospitalière, car nos édiles, à défaut d'avancer qu'ils n'ont pas les coudées franches, sont toujours à court d'idée pour se rapprocher du citoyen et l'impliquer de manière efficiente, surtout que la sensibilisation est absente, aussi bien au niveau des centres d'éducation scolaire et des médias lourds, qu'au niveau des mosquées et autres chaumières. Combien d'opérations baptisées «quartier propre» ont été lancées à Alger sans résultat palpable ? L'échec serait-il motivé par la ritournelle brandie et rebattue à l'envi «Ce n'est pas moi, c'est l'autre»?