Le quidam, qui arpente les rues de la capitale surtout lors de ces grandes chaleurs humides, fait un constat amer de l'hygiène publique tant nos cités, par endroits, croulent sous les monticules d'immondices exhalant les odeurs fétides au quotidien. On a beau montrer du doigt le manquement de Netcom, chargé de la collecte et du nettoiement des espaces publics. On a beau stigmatiser les agents de l'établissement qui ont bon dos. On a beau responsabiliser untel ou untel, mais le citoyen demeure cet impénitent administré dont l'absence du sens du civisme est on ne peut plus manifeste. Pourquoi, diable, l'Epic en question se voit astreinte à défiler à longueur de journée et de nuit, alors que dans d'autres villes du monde le ramassage des ordures domestiques est assuré en une seule rotation par jour, voire une seule fois par semaine dans certaines cités ? Pourquoi l'agent de Netcom se voit forcé de ramasser avec ses mains, parfois nues, les restes de nos mets ? Pourquoi Netcom se voit obligé de ne pas faire tourner sa flotte à l'économie comme dans d'autres capitales du monde ? Où réside la tare qui fausse l'équation des responsables de Netcom qui peinent à rendre propret notre environnement urbain dans lequel nous évoluons ? En dépit de cette charge de travail, le long de nos rues est, faut-il concéder, de plus en plus crasseux et repoussant. A dire vrai, nous n'arrivons pas à nous défaire de ce geste anti-citoyen, anti-écogeste et anti-citadin. Plus, notre cadre de vie a tendance à s'amocher au fil des ans avant de recevoir la piètre note par un organisme international spécialisé qui classa, en 2007, la capitale d'Ibn Mezghenna comme l'une des plus sales au monde. Et passe des décharges sauvages dans les espaces publics mêmes. Dur à l'admettre, mais cela ne reflète pas moins la sourde réalité. D'aucuns s'interrogent comment réussir à rendre le titre de noblesse à une cité devenue inhospitalière et qu'on a de cesse d'enlaidir. Très peu de communes d'une capitale, qui en compte 57, font dans le travail de proximité pour sensibiliser et responsabiliser le citoyen autour des préoccupations de son cadre de vie. A défaut d'une action de sensibilisation durable, on opte au mieux pour d'actions de volontariat qui, parfois, n'ont aucun écho dans la masse. Les premiers magistrats des communes et les élus semblent toujours à court d'idées pour se rapprocher du citoyen et l'impliquer de manière efficiente. La situation interpelle un autre questionnement, celui de Coville, une louable initiative, lancée, il y a quelques années, mais qui n'a pas tardé à avorter. Elle n'a duré que le temps que dure un feu de paille. Sans lendemain.