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Critiques sur l'opération de rapatriement des migrants : Une «campagne tendancieuse», selon les Affaires étrangères Migrants, affaire Tamalt, désordre institutionnel... : L'image ternie de l'Algérie
Après leur réponse au département d'Etat américain sur le Travel Warning, voilà que les services du ministère des Affaires étrangères reprennent leur plume pour se défendre, cette fois, des nombreuses critiques sur l'opération de rapatriement des migrants subsahariens. Alors que médias et ONG ont dénoncé de graves atteintes aux droits de l'homme, le MAE a rendu public un communiqué, hier, affirmant le contraire et évoquant même une «campagne hostile à l'Algérie». «D'évidence, la réalité des faits ne donne aucune base à la campagne tendancieuse menée par certains milieux connus pour leur hostilité envers l'Algérie, qui exploitent à des fins inavouables une opération somme toute ordinaire, gérée dans le respect des droits humains des personnes rapatriées et conformément aux engagements internationaux que l'Algérie a contractés», souligne la diplomatie algérienne, qui semble agacée par l'écho médiatique dépassant les frontières qu'a eu l'opération de rapatriement. Le communiqué du MAE, tout en précisant que le retour organisé des migrants qui a eu lieu du 1er au 6 décembre a concerné «des personnes en situation irrégulière de différentes nationalités», déplore que cette opération ait donné lieu « malheureusement à des commentaires malveillants destinés à jeter le discrédit sur l'hospitalité traditionnelle du peuple algérien ainsi que sur la solidarité naturelle de l'Etat vis-à-vis des pays voisins et amis affectés par des crises provoquant des déplacements de populations». Et sur le ton de l'explication et de la justification, le département de Ramtane Lamamra indique que l'opération de rapatriement des migrants a été décidée comme «mesure de dernier recours». «Elle a été mise en œuvre par les autorités compétentes consécutivement aux atteintes récurrentes à l'ordre public commises dans plusieurs régions du pays, notamment à Alger où des ‘dépassements graves' ont été enregistrés.» Le communiqué du ministère des Affaires étrangères évoque «des actes de vandalisme et des agressions physiques inacceptables et injustifiées contre des bénévoles du Croissant-Rouge algérien». Et d'ajouter que face à de tels comportements, «les forces de l'ordre ont fait preuve d'un professionnalisme et d'un sang-froid exemplaire qui ont permis de contenir les conséquences des incidents, minimes mais regrettables, survenus lors de l'opération de rapatriement». La presse s'était faite d'ailleurs l'écho d'échauffourées dans la localité algéroise de Dély Ibrahim, qui ont donné lieu à une vaste opération d'arrestation de migrants. La Ligue de défense des droits humains avait, dans un communiqué, déploré les conditions de rétention «désastreuses» de ces migrants à Zéralda, au nombre de 1400, parmi lesquels des femmes, des enfants, des demandeurs d'asile et des réfugiés. La LADDH s'était indignée de la gestion policière de la question migratoire. Des vidéos de témoignages bouleversants de migrants expulsés ont été largement diffusées sur internet, donnant lieu à une vague de critiques contre l'Algérie. Le voisin marocain, connu pour ne pas être tendre avec les migrants subsahariens, a trouvé dans cette affaire une occasion pour gêner l'Algérie et en profiter pour annoncer son intention de prendre en charge les migrants refoulés. Acculée de toutes parts et devant les graves reproches et la dramatique situation des migrants, la diplomatie algérienne donne sa version des faits et affirme que l'Algérie n'a pas de leçon de solidarité africaine à recevoir. «L'Algérie, qui a toujours partagé les préoccupations des pays voisins et amis, continue, malgré une conjoncture économique peu favorable, de consentir des efforts considérables en termes de prise en charge de migrants qui bénéficient, au même titre que les citoyens algériens, de l'accès gratuit aux services de santé et d'éducation», précise le communiqué du MAE. Et de rappeler que «l'Algérie a constamment fait preuve de solidarité et de coopération avec les pays frères dans leurs efforts de développement et de sédentarisation des populations aspirant légitimement à améliorer leurs conditions de vie». Tout en affirmant que «l'Algérie ne peut en aucune façon être atteinte par le déferlement d'accusations fantaisistes et par des fuites en avant alimentant des exercices outranciers d'exploitation politicienne des conditions difficiles que connaissent toutes les personnes arrachées à leurs cadres de vie dans leur propre pays», le communiqué du MAE indique que «l'Algérie, dont l'engagement envers la position africaine commune sur la question de la migration est établi, est convaincue de la nécessité d'une mobilisation accrue d'efforts et de ressources en vue de solutions véritables aux causes sous-jacentes du phénomène qui renvoient fondamentalement au sous-développement ainsi qu'aux situations de crise et aux défis environnementaux».