Le partenariat 51/49, conclu au mois de février 2015 entre l'EPE/ Ecorep et le groupe français Piriou, vient d'aboutir à la construction du premier catamaran en aluminium d'une longueur de 17 m et d'une largeur de 6,20 m, équipé d'une grue d'une capacité de levage de 1,3 tonne, avec une prise d'une longueur de 15 m. Le prix de cette catégorie de catamarans varie entre 60 à 65 millions de dinars. Le partenaire français, Piriou, s'est servi des plans des catamarans produits par ses chantiers dans le monde avant de concevoir un design de catamaran adapté à l'aquaculture en mer en Algérie. Selon Christol Eric, directeur général du chantier de construction navale de Bouharoun, le groupe français Piriou construit aussi le catamaran Wind-Farm, un engin destiné à l'entretien des éoliennes en mer et les catamarans pour le transport des voyageurs, y compris pour les activités touristiques. Ce premier catamaran se réalisera en 6 mois. Certes, la technologie est complexe, mais la construction du catamaran se réalise suivant le souhait de l'investisseur. Les universitaires et les ouvriers algériens à Bouharoun avaient démontré leurs aptitudes dans ce domaine. «Il suffit de maintenir le rythme de l'énergie dans le travail et les objectifs de production seront dépassés, les salariés viennent de le prouver», reconnaît le gestionnaire français. Dans l'attente de l'extension du chantier de Bouharoun (Tipasa), la capacité du groupe Ecorep/Piriou se limite pour l'instant à construire au maximum jusqu'à trois catamarans par année, après le recrutement de 20 autres ouvriers. La production des embarcations «petit métier» de 12 m, à l'unité de Bouharoun, est passée de 14, en 2014, à 50 en 2016, «toutes livrées», précise Eric Christol. A présent, l'entreprise algéro-française est en mesure de doter les fermes aquacoles en mer du catamaran de Bouharoun. C'est un outil qui s'inscrit dans le processus de développement de l'aquaculture en mer, d'autant plus que la maintenance et la réparation des catamarans sont assurées par le groupe Ecorep/Piriou. L'idée d'alchimie engagée par ce partenariat algéro-français vient de donner ses fruits. Le programme de l'aquaculture en Algérie s'annonce prometteur. C'est un créateur de réelles richesses, si les actes suivent les engagements verbaux. Un investisseur algérien en aquaculture issu de la ville de Ténès (Chlef) vient de passer une commande d'un catamaran en aluminium pour l'aquaculture en mer d'une longueur de 17 m et d'un bateau support pour l'aquaculture d'une longueur de 7,5 m auprès de l'entreprise algéro-française. C'est un précurseur qui s'est engagé avec ses propres fonds sur cet investissement. Sera-t-il encouragé par les pouvoirs publics ? Un autre point qui demeure énigmatique : il s'agit de l'acquisition, par le biais d'un avis d'appel d'offres international, d'un remorqueur de 70 tonnes par une entreprise publique auprès d'un constructeur naval français. Grâce à son expérience, sa technologie, ses compétences et ses produits de qualité, Piriou, ce constructeur naval de notoriété internationale, avait livré pas moins de 4 remorqueurs, qui sont opérationnels au niveau des ports algériens. Ecorep/Piriou avait participé au dernier appel d'offres dans le but de construire en Algérie le premier remorqueur de qualité, identique à ceux construits en France et livrés déjà par Piriou, avec un moindre coût, notamment en ces moments de crise économique. Malheureusement, l'opérateur algéro-français avait été éliminé de la «course» par la société nationale algérienne. La construction du remorqueur en Algérie aura permis au moins le recrutement, la formation et le transfert technologique au profit de notre pays. Patriotisme économique et défense des intérêts nationaux où êtes-vous ?