Accusant déjà des retards énormes, les travaux de réalisation de la pénétrante autoroutière allant de Tizi Ouzou jusqu'à Djebahia, dans la wilaya de Bouira, est à l'arrêt depuis le début de la semaine en cours. Et pour cause, les travailleurs du groupement algéro-turc d'entreprises en charge du projet, à savoir l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engeoa) et Ozgun, qui ont entamé un mouvement de grève illimitée pour cause du retard accusé dans le versement de leurs salaires. Selon des informations recoupées auprès d'ouvriers travaillant sur le site, les salaires de novembre et de décembre des travailleurs algériens n'ont pas été versés. Selon les mêmes sources, le groupement retenu pour ce chantier névralgique est asphyxié financièrement, ne pouvant pas honorer ses engagements vis-à-vis des travailleurs. Cette situation illustre parfaitement les effets de la crise qui risque de pénaliser beaucoup de projets structurants. Le projet, qui a mobilisé une enveloppe dépassant les 50 milliards de dinars, est en souffrance. Lancés en 2014, les travaux avancent lentement. Le directeur général de l'Agence nationale des autoroutes, qui avait effectué en novembre une sortie sur le chantier en présence du wali de Bouira, avait justifié ce retard par la difficulté du terrain.