Les éditions Rafar, qui investissent beaucoup dans la promotion et la vulgarisation de l'histoire de la guerre de Libération nationale, ont publié cette semaine un ouvrage très documenté consacré au célèbre commando Ali Khodja. Ecrit par le talentueux journaliste de l'agence Algérie presse service (APS), Mustapha Aït Mouhoub, et intitulé Dans les maquis de la liberté, le livre retrace, avec photos et de précieux documents d'archives à l'appui, le parcours héroïque de Abdelkader Blidi, dit «Si Mustapha», rescapé du commando Ali Khodja. Rédigé dans un style recherché, Dans les maquis de la liberté nous plonge dans les séquences les plus déterminantes de la guerre de Libération nationale. Racontées avec détails par Abdelkader Blidi, ces séquences riches en événements donnent un aperçu de l'immense défi que les vaillants combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) et le peuple algérien ont eu à relever. La vie de Si Mustapha ressemble au récit d'un roman, dont l'intrigue se déroule au cœur de la nuit coloniale et baigne dans les espoirs engendrés par le rêve d'une Algérie libre et indépendante. Bien qu'unique en soi, ce parcours est néanmoins analogue à ceux de tous les grands acteurs de la guerre de Libération nationale. Le moudjahid Abdelkader Blidi, né en 1935 non loin de Blida, nous offre ici un témoignage d'une très grande valeur sur le commando Ali Khodja. Il nous livre de nouvelles facettes de cette unité combattante de la Zone 1 de la Wilaya IV historique, qui prendra dès 1957 le nom de son premier commandant, tombé en 1956 au champ d'honneur avec ses compagnons lors d'un accrochage avec l'armée coloniale. Fait rare pour l'époque, ce commando qui activait au sein de la Zone 1, couvrant Palestro, aujourd'hui Lakhdaria, qui se trouve à la limite de la Wilaya III historique, était très mobile. Efficace, il remplissait cependant des missions dans tout l'Algérois, jusqu'aux frontières de la Wilaya IV. Les chefs de l'ALN l'ont souvent envoyé accomplir des missions hautement périlleuses dans les Aurès, en Kabylie et dans le Sahara (Wilaya VI). Jusqu'en 1959, il a subi le déluge de feu et de napalm de l'adversaire. Il a néanmoins résisté et rendu coup pour coup à l'armée française. Mieux, le commando Ali Khodja a remporté de nombreuses grandes batailles. Les témoignages d'acteurs ayant vécu la guerre de Libération nationale, comme celui que fait Abdelkader Blidi dans Les maquis de la liberté tendent heureusement à se faire de plus en plus nombreux en Algérie. Surtout durant ces trois dernières décennies. Et Mustapha Aït Mouhoub fait partie des quelques journalistes qui donnent sans compter de leur temps pour participer activement à fixer et valoriser la mémoire de cette période glorieuse de l'histoire de l'Algérie. Ces témoignages constituent une mine d'informations inépuisable sur un passé douloureux, mais exaltant. «Un passé fondateur de notre présent», comme le rappelle justement Mustapha Aït Mouhoub dans son livre.