La polémique déclenchée par le scandale du complément alimentaire RHB Rahmat Rebbi a marqué, en cette fin d'année, le débat et éclaboussé le secteur de la santé. Dès sa présentation lors d'une émission de télévision sur Echorouk Tv, il y a neuf mois, en tant que médicament et propulsé par le ministre de la Santé, , Abdelmalek Boudiaf, «parce que c'est une vieille connaissance et son père est un ancien moudjahid», ce produit a suscité les interrogations des uns et la satisfaction des autres. Alors que la communauté scientifique a catégoriquement rejeté ce «médicament» qui n'a pas été soumis au processus de développement d'un produit pharmaceutique, d'autres par contre ont, durant des mois, juré à qui veut les croire que c'est un médicament miracle, dont l'animatrice de l'émission de la chaîne de télévision Echorouk, Leila Bouzid, et le ministre, Abdelmalek Boudiaf. Pis encore, M. Zeibet est présenté à l'opinion publique en qualité de docteur en médecine diplômé de l'université de Genève et grand inventeur. Une polémique qui reprend de plus belle à la commercialisation de ce produit, il y a un mois, qui n'a bénéficié d'aucun contrôle sérieux. Une formule donc développée «pour répondre au déséquilibre métabolique lié au diabète et indiqué pour atténuer les complications liées au diabète», lit-on sur la notice de ce produit qui a fini par être retiré du marché le 7 décembre, par décision du ministère du Commerce, suivi du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière une semaine après. L'immense arnaque a fini par être dévoilée lorsque le supposé chercheur a avoué à la télévision privée Ennahar qu'il n'était pas diplômé de l'université de Genève et qu'il n'était pas docteur. Ce qui a fait réagir les organisations professionnelles de médecins et pharmaciens qui comptent engager des poursuites judiciaires pour pratique illégale de la pharmacie. Par ailleurs, le retrait du vaccin pentavalent du calendrier national de vaccination suite au décès de deux nourrissons dans une clinique privée, dont les résultats de l'enquête ne sont pas encore rendus publics, a également marqué les esprits. Ce qui a provoqué une forte réticence des parents et des professionnels de santé que le ministère de la Santé a eu du mal à convaincre et qui a fini par opter pour l'ancien schéma du programme national de vaccination. Il a été également question durant cette année 2016 de l'annulation de la construction de cinq hôpitaux pour cause de restrictions budgétaires induites par la baisse des cours du pétrole. Le secteur de la santé clôture donc l'année 2016 avec un profond malaise enclenché déjà par la destitution des professeurs en médecine du poste de chefferie de service par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui les a encore enfoncés dans sa dernière intervention sur l'affaire RHB.