La refonte de plusieurs textes régissant la retraite et les dispositions de la loi de finances 2017 a suscité un front de protestation qui risque de mener un long mouvement de fronde durant l'année à venir. L'intersyndicale de la fonction publique représentant quatorze syndicats autonomes issus de plusieurs secteurs a affiché son mécontentement face à la modification de certaines dispositions relatives à la retraite. La nouvelle loi stipulant la suppression de la retraite anticipée sans conditions d'âge après 32 ans de service et l'abandon de la retraite proportionnelle a été élaborée conformément aux recommandations de la tripartite de 2016. Les syndicats accusent d'ailleurs le gouvernement d'avoir élaboré un texte conforme aux propositions du patronat au détriment des acquis des travailleurs. Plusieurs grèves ont été observées pour réclamer l'abandon du projet, mais sans succès, puisque le texte a bien été adopté par le parlement. Un autre texte aussi impopulaire a été également adopté malgré la tension suscitée. L'intersyndicale a particulièrement prévenu contre les conséquences des augmentations prévues dans la loi de finances qui étranglera les ménages dont les revenus seront insuffisants pour couvrir les besoins élémentaires d'une famille à revenus moyens, selon les formations syndicales. L'intersyndicale a donc mené campagne contre ces textes qui représentent « un pas supplémentaire dans l'abandon des acquis des travailleurs jetés un peu plus chaque jour, dans la précarité ». Après les grèves cycliques observées en octobre et novembre, l'intersyndicale menace de durcir le ton. Une réunion est d'ailleurs prévue le 7 janvier pour décider de la suite à donner à ce mouvement de protestation. Maintenant que les textes sont adoptés, les syndicats réclament des mesures de protection de leur pouvoir d'achat ainsi que des dispositions de transition avant l'application de la nouvelle loi sur la retraite. L'intersyndicale appelle également à la mobilisation pour faire avorter l'avant-projet de texte portant amendement du code du travail qui constitue, selon les syndicats, la généralisation des contrats à durée déterminée et la précarisation de l'emploi.