Les praticiens de la santé publique comptent paralyser le secteur, à partir de la semaine prochaine. Les concernés ont annoncé, hier, par la voix du Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp) leur adhésion au mouvement de grève qui sera observé, les 17, 18 et 24 et 25 du mois en cours, à l'appel de l'intersyndicale, composée de 16 syndicats automnes. «Le Syndicat national des praticiens de la santé publique appelle l'ensemble de ses adhérents à participer massivement à la grève cyclique nationale de l'intersyndicale prévue pour les 17, 18 et 24, 25 octobre 2016», a-t-il indiqué dans un communiqué. La décision de participer à cette action commune a été prise, précise le même document, à l'issue de la réunion extraordinaire du Conseil national du Snpsp, tenue le 21 septembre et conformément aux décisions de l'intersyndicale réunie le 24 du même mois au siège du Syndicat algérien des paramédicaux. «L'engagement du Snpsp dans le cadre de l'intersyndicale est entier et le conseil national a voté à l'unanimité des membres présents, le recours à la voie de la protestation pour dénoncer les décisions de la dernière tripartite», soutient-on. Toutes les données plaident en faveur de cette grève, d'après les représentants des corporations faisant partie de l'intersyndicale. Parmi ces données, la décision du gouvernement portant sur la suppression du droit à la retraite anticipée et sans condition d'âge. La décision prise le 6 juin est rejetée par les syndicats autonomes qui demandent le retrait du projet de loi, soumis aux députés pour son adoption. Le droit à la retraite proportionnelle est un acquis pour les travailleurs ayant cotisé à la Cnas pendant des années, affirment les formations composant l'intersyndicale dont des syndicats des secteurs de l'éducation nationale, de la santé, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle et des affaires religieuses. S'estimant victime d'une politique d'exclusion, notamment concernant le dossier relatif au projet de loi sur le code du travail, les contestataires revendiquent leur implication dans l'élaboration du nouveau texte de loi. Et d'insister sur la mise en place des mesures de protection du pouvoir d'achat pour l'ensemble des travailleurs. Deux jours après ce mouvement et précisément le 26 de ce mois, les praticiens de la santé publique observent un sit-in devant le siège de la tutelle. En effet, le blocage du dialogue social avec la tutelle et la lenteur prise dans la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles était l'élément déclencheur de leur grogne. «Notre action se veut une protestation contre la politique de marginalisation, suivie par la tutelle à l'encontre de notre corporation», avait précisé Lyes Merabet, président du Snpsp. Selon lui, le dialogue avec le ministère est au point mort. Devant cette situation de «blocage», le même syndicat a procédé au gel de toute réunion avec l'administration, et ce, jusqu'au rétablissement du dialogue avec leur instance syndicale.