En dépit de sa rentabilité et des énormes services rendus au citoyen et à l'économie d'un bassin de plus de 6 millions d'habitants, l'aéroport du 8 Mai1945 de Sétif doit encore et toujours composer avec les croche-pieds. L'interminable feuilleton de l'Instrument Leanding System (ILS) demeure à la première place des carences. Outil indispensable pour l'atterrissage des avions en saison hivernale, l'instrument en question n'est toujours pas installé. Les engagements récurrents du ministre des Transports et des Travaux publics, Boujemâa Talaï, ne sont toujours pas tenus. La réhabilitation de la piste étant achevée, l'infrastructure a repris son activité, mais point d'ILS. Pour bien cerner ce problème interminable, puisqu'il ne date pas d'hier, on prend attache avec le directeur des travaux publics de la wilaya qui s'en lave les mains : «L'opération n'est pas de notre ressort. Il faut voir avec l'ENNA (Entreprise nationale de navigation aérienne), seule habilitée à intervenir dans un tel domaine». On essaye par la suite de prendre attache avec le responsable de l'ENNA, en congé, semble-t-il. Néanmoins, un de ses collègues a bien voulu nous éclairer : «L'opération est inscrite, la procédure est en cours, mais l'équipement n'est toujours pas réceptionné. Les travaux de génie civil ne sont pas entamés. Je n'ai aucune information se rapportant au début des travaux.» S'apparentant à un stand-by, une telle situation irrite, une fois de plus, les professionnels de l'aéroport, qui nous parlent sous le sceau de l'anonymat : «Ce n'est pas normal qu'un aéroport tournant à plein régime soit dépourvu d'un ILS. Les innombrables promesses des différents ministres des Transports n'ont pas dépassé le stade des bonnes intentions. Installé en bout de piste sans aucun obstacle, l'ILS doit guider l'avion à atterrir sans encombre en cas de mauvaises conditions atmosphériques. Nous interpellons le nouveau wali pour trouver une solution à cette navrante situation». Et à nos interlocuteurs d'enfoncer le clou : «Il ne faut pas avoir peur des mots, l'aéroport de Sétif est mal défendu. Trouvez-vous normal qu'une telle infrastructure tourne au ralenti le vendredi, et qu'elle soit dépourvue d'un service de fret? L'introduction de nouvelles lignes et la programmation des campagnes de Omras et du pèlerinage ne sont toujours pas à l'ordre du jour. Tout comme la question de la nouvelle aérogare.»