Le sélectionneur national des Verts, le Belge Georges Leekens, a animé, hier au centre de presse de l'Office du complexe olympique (OCO), une conférence de presse, à l'occasion du stage de la sélection et de l'annonce de la liste des 23 capés en prévision de la CAN-2017 au Gabon, et dont le coup d'envoi est prévu dans moins de deux semaines (14 janvier au 5 février). Bien que la majorité des questions a tourné autour de la composante de cette liste, et notamment la défection de Carl Medjani et Sofiane Feghouli non convoqués pour le tournoi africain, le fait marquant de ce point de presse a sans doute été la difficulté du sélectionner national à répondre à la question lancinante quant à l'exact objectif assigné par la FAF lors de ce tournoi. Restant évasif au départ et bien que soutenant que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a eu raison de dire aux joueurs qu'il était temps que leur génération remporte le tournoi, Georges Leekens se disant réaliste, finira au bout du compte par déclarer : «Tout le monde veut gagner la CAN. Je ne peux pas dire dès à présent qu'on va remporter le trophée. En tout cas, on fera tout pour réussir ce tournoi. Je suis un gagneur et je veux inculquer cette mentalité aux joueurs, mais je ne peux pas donner des garanties.» Et de poursuivre : «On a une chance à l'instar des autres sélections et on la jouera à fond. On n'est pas une équipe parfaite, mais on doit être efficace. On peut réussir et il y a l'honneur en jeu.» «Ça m'a fait mal pour Feghouli et Medjani, mais ils manquent de rythme» Quant au sujet phare de son point de presse, la liste des convoqués en l'occurrence et l'absence des deux capitaines Feghouli et Medjani, le technicien belge mettra en avant le critère de la compétitivité pour expliquer ce choix qui n'a pas été, selon lui, facile à faire : «ça me fait vraiment mal au cœur pour Feghouli et Medjani. Ce sont deux cadres de l'équipe qui ont toujours donné énormément pour la sélection. Mais là, il fallait faire un choix et leur manque de rythme avec leur club respectif où ils ne jouent que rarement est la raison de leur éviction», a déclaré le Belge, tout en insistant sur le fait que les deux éléments en question ne sont pas écartés de la sélection. «J'ai besoin de ces deux joueurs et il ne sont pas écartés de la sélection pour autant. Ils doivent retrouver la compétition. J'irai d'ailleurs en Angleterre pour essayer de régler le problème de Feghouli, qui reste un joueur de grande valeur car ce n'est pas normal qu'il ne joue pas. Medjani, lui, va vite rebondir ailleurs. Je lui ai parlé, et si demain je l'appelle, il sera avec nous tellement il tient à la sélection», ajoutera Leekens. Pour ce qui est des autres éléments non convoqués, le Belge estime que la plupart ne sont pas prêts pour ce tournoi sur le plan physique, à l'image de Benzia qui revient de blessure, Saadi qui connaît une baisse de régime, alors que Belfodil n'est pas prêt mentalement. «Si j'ai fait ces choix, c'est pour stimuler la concurrence» Revenant sur sa liste des convoqués qui comprend quand même plusieurs surprises, avec des joueurs qui font leur come-back, à l'image des Mesbah, Meftah et autres Bensebaïni, alors que d'autres feront leurs débuts à l'image des Benyahia et Belkhiter, et que d'autres prendront part à leur premier tournoi majeur, Georges Leekens estime qu'il n'a pas pris de risque en chamboulant son effectif, bien au contraire : «Si j'ai fait ces choix, c'est surtout pour stimuler la concurrence. Je veux que les 23 joueurs se considèrent tous comme des titulaires.» Un chamboulement qui concerne notamment la défense, le maillon faible de la sélection. A ce propos, il dira : «Le gros souci, c'est la défense où je cherche le bon équilibre. J'estime d'ailleurs que Mesbah est un joueur important avec son expérience, et c'est le cas aussi pour Meftah. J'ai préféré aussi appeler de nouveaux joueurs plutôt que Belkalem que j'ai supervisé et qui n'a pas le niveau que je demande», ajoute Leekens, qui précise : «On doit bâtir une équipe qui gagne. Il y a du potentiel, à nous de travailler pour être meilleurs. Notre groupe n'est pas mal et je fais tout pour qu'il progresse», et de se montrer surtout optimiste : «Je suis persuadé qu'on est dans la bonne direction. On n'y est pas encore, on doit y arriver et la seule garantie c'est le travail.» «Faire le stage à Alger et jouer contre la Mauritanie était un choix étudié» Toujours lors de son point de presse, le sélectionneur national justifiera le choix du stage à Alger, avec le départ au Gabon deux jours seulement avant le coup d'envoi du tournoi, mais aussi le fait de jouer contre la Mauritanie en amical lors de ce stage : «Je dois préciser qu'il ne sert à rien d'aller au Gabon plusieurs jours à l'avance. C'est un choix étudié avec mes différents staffs et je me base aussi sur mon expérience. Pour la Mauritanie, j'estime que c'est un bon adversaire dont le style de jeu est semblable à celui du Zimbabwe. Ce qui m'intéresse le plus, c'est de voir comment les joueurs vont réagir. Et ce sera l'occasion pour certains de se distinguer, surtout que je précise qu'il n'y a pas de titulaire à part entière.» «Le Zimbabwe d'abord, la Tunisie et le Sénégal après» Appelé à donner son avis sur ses adversaires lors de la CAN, le sélectionneur national, même s'il a estimé que ce qui l'intéresse c'est l'EN, il n'a pas manqué d'insister sur la nécessité de se focaliser sur le Zimbabwe : «La Tunisie et le Sénégal sont de très bonnes équipes, mais on oublie le Zimbabwe. On doit d'ailleurs se concentrer sur ce premier match, tout en nous méfiant de cette équipe, au lieu de focaliser sur les deux derniers matchs», juge le technicien belge, qui a conclu son intervention en précisant que c'est lui qui a décidé de balancer la liste des 23 joueurs deux jours avant ce point de presse, justifiant cette mesure par son souci «de ne pas laisser les joueurs dans le doute 48 heures supplémentaires».