Après des années de tâtonnement, la méga zone industrielle, ou parc industriel d'Ouled Saber (chef-lieu de commune situé à 10 km à l'est de Sétif), voit désormais le bout du tunnel. Ainsi, les travaux d'aménagement de l'espace de 700 hectares débuteront, d'après le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, avant la fin du premier trimestre de l'année en cours. L'annonce a été faite jeudi, à l'issue de la visite et inspection de nombreux sites industriels des secteurs privés et publics, implantés à Aïn El Kebira, El Eulma et Sétif. D'un coût global de 16,4 milliards de dinars, l'opération à la charge de l'ANIREF (agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière), sera réalisée simultanément avec l'installation du premier contingent de 234 investisseurs, sur un total de 407 opérateurs touchant à l'agroalimentaire, chimie des polymères, l'électronique, la mécanique, la métallurgie et la pharmacie, pour ne citer que ces segments. Avec respectivement 47 et 33 projets, la chimie des polymères et la métallurgie se sont taillé la part du lion dans ce premier lot, appelé à générer plus de 24 000 emplois et investir 1,475 milliards d'Euros. La libération des 173 affectations restantes va sans nul doute booster aussi bien le marché du travail que les montants d'investissements qui dépasseraient les 2 milliards d'Euros. Néanmoins, le travail de « sape » des spéculateurs, à la quête de la moindre assiette foncière pour la revendre par la suite, au prix d'or, génère des craintes chez les véritables investisseurs. «Sans suivi rigoureux, cette véritable ville industrielle d'Ouled Saber, connaitra le même sort des zones industrielles de Sétif et d'El Eulma, où les véritables créateurs d'emplois et de richesses ont été contraints d'acquérir des assiettes en deuxième, voire troisième main. Pour les mêmes raisons, des centaines d'hectares sont en jachère au niveau des sites précités. Pour mettre un terme à ce trafic, les pouvoirs publics doivent faire barrage à la complicité de certains bureaucrates et interdire les vrais-faux désistements», souligne un opérateur qui a souhaité garder l'anonymat Certains spéculateurs proposent des terrains publics à plus de 40 millions de dinars. Approché, le directeur de l'industrie et des mines de la wilaya, Omar Hadjadj, tient à rassurer : «les nouvelles instructions des pouvoirs publics sont claires et ne prêtent à aucune équivoque. Des procédures de récupération de différentes assiettes foncières, où aucun projet n'a été lancé, sont enclenchées. Pour mettre fin à certaines pratiques, les dossiers dont l'impact économique n'est pas avéré seront désormais refusés. Cette opération touchera des centaines de demandes», a-t-il affirmé.