L'université Abbès Laghrour de Khenchela, créée en septembre 2001, souffre d'une situation préoccupante, qui soulève de nombreuses questions sur les causes de l'instabilité sociale persistante au niveau de cette université et des dispositions prises par le ministère de tutelle pour que la situation redevienne normale. Le calme est précaire, et ce, conséquemment au départ précipité du recteur de l'université, le Pr. Abdelaziz Laiche, qui vient d'être «évacué» dans le cadre d'une permutation avec son homologue d'El Tarf, le Pr Rachid Siab, après un mouvement de protestation qui avait paralysé l'université durant trois mois, du fait d'un mécontentement général des étudiants. Actuellement, les 11 569 étudiants que compte l›université attendent impatiemment des signes d'apaisement et de changement. Le malaise est à peine dissimulé vis-à-vis de cette nomination d›un nouveau recteur, venu d'une université (université Chadli Bendjedid d'El Tarf), dont les souffrances sont presque identiques à celle de Abbès Laghrour. Le nouvel arrivant a d'ailleurs été accueilli, la semaine dernière, par une action de protestation lors de son installation, mais la crise a été temporairement écartée, afin de donner une chance au nouveau venu pour résoudre les problèmes hérités de son prédécesseur. Il s'agit d'une liste de problèmes de fond qui déstabilisent la vie au sein du campus, notamment s'agissant de la dégradation des conditions socio-pédagogiques, le phénomène de plagiat, le harcèlement sexuel, la sécurité, et le plus important et le plus urgent est de sauver l'année universitaire, après trois mois de grève. Un «plan Marshall» pour les œuvres universitaires Avant-hier, les étudiants de l'université de Khenchela ont observé un sit-in de protestation au siège de la cité universitaire à El-Hamma, pour exprimer leur mécontentement au sujet de la détérioration des services assurés par la direction locale des œuvres universitaires et des conditions d'hébergement. Les étudiants réclament le départ du directeur des œuvres universitaires de la wilaya, «surtout après l'agression que nous avons subie de la part d'agents de sécurité de la cité», selon les déclarations de résidents rencontrés par El Watan.étudiant Les victimes tentaient de protester contre la dégradation des conditions de vie à l'intérieur de leur cité, «avant que les agents de sécurité n'usent de violence à notre égard en nous conduisant de force vers la sortie de la cité ». Une intervention violente, qui aurait pu conduire à l'affrontement. L'agression a été dénoncée fortement par les étudiants, «mais elle va prendre de l'ampleur à l'avenir», d'après les représentants des étudiants, qui dénoncent les manœuvres de division de la part du rectorat.