Le secrétaire général du FLN affronte sa première crise avec la démission de son chargé de l'information. D'autres membres du bureau politique sont annoncés partants. C'est la première fois qu'un membre du bureau politique (BP) du FLN s'en prend ouvertement au secrétaire général. Dans un entretien accordé à l'agence Sabqpress et repris sur sa page facebook, Hocine Khaldoun démissionnaire le 9 octobre du bureau politique, aussitôt remplacé par Moussa Benhamadi, a lancé un appel aux militants pour «démettre le secrétaire général et sauver le parti». Celui qui fut en charge de l'information accuse M. Ould Abbès de prendre des décisions sans en référer au BP : «Les membres du BP ne sont pas consultés et découvrent les décisions dans la presse.» Il dénonce aussi les décisions prises à l'encontre de certains mouhafedhs démis de leurs fonctions «sans raison» apparente. Sur un autre chapitre, il juge les activités du secrétaire général «folklorique» et regrette que celui-ci n'ait pas jugé utile d'aller à la «rencontre des militants». Enfin, M. Khaldoun rappelle que le FLN ne se gère pas comme le «ministère de la Solidarité». Une allusion aux rôles tenus par les enfants du chef du parti là où il est en poste, et qui fait dire à certains que «chez les Ould Abbès, on fonctionne comme dans une dynastie». Alors ministre de la Solidarité, sa fille était en charge de sa communication, et aujourd'hui ce sont ses deux grands enfants qui sont accusés par certains membres du BP de jouer un rôle important au FLN. Depuis l'installation de Moussa Benhamadi comme conseiller à la communication et à l'information, M. Khaldoun se savait sur une voie de garage et il n'était plus consulté ni informé des décisions du patron du parti. «Il a jugé l'arrivée de M. Benhamadi comme une attaque personnelle, affirme une cadre du parti. Cette nomination empiétait sur ces plates bandes et ses attributions.» La contre-attaque de Djamel Ould Abbès n'a pas tardé. Dans une déclaration à un journal en ligne, le chef du parti a enfoncé l'ancien membre du BP, l'accusant de ne pas être à la hauteur de sa mission. «Je ne vais pas aller à l'aventure aux élections avec un système de communication et d'information défaillant. Ce système n'était pas à la hauteur», a-t-il déclaré. Dans les couloirs du parti, d'autres noms sont annoncés comme partants. On cite ceux du coordinateur des mouhafadhas du Centre, Ahmed Boumehdi, mais encore de Djamel Madhi (en charge des relations avec le Parlement) et de Mustapha Bouallègue. Les trois membres du BP, très proches de Hocine Khaldoun, auraient choisi de partir et de mener une campagne contre le secrétaire général à l'extérieur du FLN.