La Banque mondiale, qui publie ses prévisions dans le cadre de son rapport semestriel dédié aux «Perspectives pour l'économie mondiale en 2017», estime que la croissance en Algérie devrait ralentir à 2,9%. La Banque mondiale (BM) table sur un recul de la croissance en Algérie au cours de cette année, dans le sillage de la baisse des recettes d'exportation tirées des hydrocarbures. Une situation de crise qui induit, selon la BM, une remise en question de certains projets publics, à travers notamment le rétrécissement des budgets alloués aux travaux publics, ce qui justifie, selon elle, le pronostic économique morose, s'appuyant par ailleurs sur les retards que connaît la réforme du système fiscal en Algérie et le report de la révision du système de subventions qui alourdit, au sens de la Banque mondiale, le budget de l'Etat. La BM, qui publie ses prévisions dans le cadre de son rapport semestriel dédié aux «Perspectives pour l'économie mondiale en 2017», estime que la croissance en Algérie devrait ralentir à 2,9%, estimant que le gouvernement a préféré «malgré les pressions budgétaires aiguës» ne pas toucher au fardeau des subventions. Un choix décrié depuis longtemps déjà par la Banque mondiale, qui recommande une orthodoxie financière stricte, où il n'y a pas de place pour une politique sociale, telle qu'elle a toujours existé en Algérie. Selon les projections de la Banque mondiale, la croissance du PIB devrait, du fait des pressions externes dues à la baisse des prix du pétrole et des pressions sociales internes, régresser durant les trois années à venir, atteignant 2,9% en 2017, 2,6% en 2018 et 2,8% en 2019. Les prévisions de l'institution de Bretton Woods ne cadrent pas cependant avec les projections du gouvernement qui table sur une croissance de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019. Les projections du gouvernement «contrariées» par la Banque mondiale sont assumées par le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, qui a déjà souligné sa volonté de stabiliser les dépenses publiques sur les trois prochaines années sans toucher à la politique sociale, du moins celle traduite par le système de subventions. En guise d'anticipation aux critiques que formule aujourd'hui la Banque mondiale, le premier argentier du pays avait estimé, en marge des débats sur la loi de finances 2017, que le gel des chantiers publics n'a pas été décidé dans un souci d'austérité, «mais plutôt par souci d'achever ceux qui sont déjà en chantier». Pour ce qui est du volet social, M. Baba Ammi avait précisé que la préservation des acquis sociaux, qui coûtent à l'Etat près de 30% du PIB, devrait se traduire, en 2017, par une stabilité des prix de produits de base et un maintien des dépenses de l'éducation, de la santé ainsi que celles des dispositifs de l'emploi de jeunes. «La politique sociale du gouvernement sera maintenue tant que le gouvernement n'a pas mis en place un système de subventions efficace», avance le ministre, qui fait savoir qu'un dispositif de ciblage des subventions est actuellement à l'étude. Dans ce sens, il reconnaît que les subventions généralisées, qui pèsent lourdement sur le budget de l'Etat, ne sont pas équitables car ne profitant pas toujours aux plus défavorisés. Le ministère des Finances a assuré qu'il n'allait pas renoncer à cette politique tant que le gouvernement n'aura pas mis en place un système de subventions efficace, en mesure de protéger les plus vulnérables.