Le village Selloum, anciennement appelé Azrou Guethvir (rocher du pigeon), est l'une des localités constituant la commune d'Aghbalou, sise à 60 km à l'est de Bouira. Marginalisés, délaissés par les pouvoirs publics, les 4000 habitants de ce bourg ont décidé de prendre leur destin en main. Ils ont créé récemment un comité des sages du village pour tenter de remédier aux différents problèmes de la localité. Le comité a instauré un règlement intérieur du village voté à l'unanimité par les représentants des familles. «Ce règlement est inspiré des anciennes lois qui régissaient la société kabyle, mais avec une touche de modernité. Nous l'avions élaboré pour gérer les affaires internes et externes du village», explique Djamel Slimani, l'un des fondateur dudit comité. Actuellement, la principale préoccupation des villageois de Selloum est l'eau potable. «Nous avons pris en charge, avec nos propres moyens, les travaux de restauration du réseau d'eau potable. Malheureusement, l'entreprise chargée des travaux a mal réalisé le projet. De grandes fuites dans le réseau sont signalées quotidiennement», déplore note interlocuteur. A noter que la gestion de la distribution de l'eau potable au niveau de la commune d'Aghbalou est du ressort de l'APC et non pas de l'Algérienne des eaux (ADE). En plus du manque d'eau, il y a celui du raccordement des foyers au réseau du gaz naturel qui se pose. «40 % des foyers de Selloum ne sont pas encore raccordés au réseau du gaz. Les promesses des pouvoirs publics pour finaliser le projet ne sont pas tenues, et ce, depuis 2014», déclare-t-on. Le village de Selloum souffre aussi des problèmes liés au mouvement du sol. En 2007, puis en 2014, d'importants glissements de terrain ont été enregistrés. Les habitants des sites concernés par cet affaissement ont frôlé la mort. Ce sont les villageois qui ont pris en charge les sinistrés en les abritant. Depuis, rien n'a été entrepris pour prévenir les risques liés à ces glissements. La RN 15, qui traverse Selloum, demeure impraticable après le passage des réseaux de l'eau potable, de la fibre optique et de celui du gaz naturel. En hiver, cet important axe routier devient un véritable oued. La dégradation a touché aussi les rues du village. Par ailleurs, le projet du foyer des jeunes de Selloum, tant attendu par la population locale, n'est pas encore réalisé. Pourtant, le choix du terrain a été fait et l'enveloppe, estimée à 6,6 millions de dinars, a été débloquée. Cependant, les travaux ne sont pas encore lancés. Pour combler le vide culturel, une nouvelle association baptisée Tafath (la lumière) a vu le jour à Selloum. Ses membres ont lancé la réalisation d'une bibliothèque et assurent des cours de soutien pour les élèves des classes d'examen. Un groupe a lancé une campagne de nettoyage de tous les coins du village. Ils ont aussi peint et décoré toutes les places publiques et les bâtisses qui longent la RN15.