Les syndicats autonomes sont conviés à une réunion de travail, demain, au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Une invitation qui intervient quelques jours après l'annonce de la feuille de route des protestations que compte entamer l'intersyndicale dès le 28 du mois en cours. Pour Meriane Meziane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), l'ordre du jour serait, jusqu'à preuve du contraire, axé sur la nouvelle loi sur la retraite. L'hypothèse de traiter le nouveau code du travail n'est pas à écarter. «Les échos que nous avons contredisent les déclarations officielles quant à la non-finalisation de cet avant-projet. S'il est à l'ordre du jour de cette réunion, nous parlerons certainement de nos multiples craintes quant aux acquis des travailleurs, tels que le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) qui est probablement remis en cause et remplacé par le CDD, ainsi que le droit à la grève. Ce que nous avons su jusque-là, c'est que le préavis de grève qui était de 8 jours a été rallongé à 47 jours. Chose tout à fait inadmissible pour nous d'attendre autant de jours pour manifester notre colère. Ce sont pour le moment nos principales revendications dans l'espoir d'avoir réellement le canevas de ce nouveau code du travail», déclare-t-il. Pour ce syndicaliste, le dossier de la retraite est le plus urgent. Il conteste vivement l'exclusion des syndicats autonomes de tous les débats relatifs à ce type de nouvelles lois, dont celles de la retraite. «Jusqu'à quand allons-nous être exclus de ces débats décisifs qui nous concernent directement ? Nous n'avons nullement besoin de représentants ou de tutelle. Nous savons très bien défendre nos droits et avancer nos arguments nous-mêmes», ajoute-t-il en faisant allusion à la présence exclusive de l'UGTA lors de ces réunions et débats. Pour Meriane Meziane, il sera question lors de la réunion de demain de discuter et défendre la non-suppression du décret 97-13 relatif à la retraite. «Nous espérons que cette réunion soit réellement une ouverture à un véritable dialogue et qu'elle soit une rencontre qui aura un aboutissement sur le terrain et non pas une rencontre pour essayer de nous empêcher d'aller au bout de notre plateforme de revendications. Nous espérons que cette réunion soit rentable dans tous les sens et non pas de la poudre aux yeux de l'opinion publique, histoire de dire que les hautes autorités ne sont pas contre le dialogue», souligne-t-il avant de réfuter toute intrusion de «main étrangère» dans les revendications réelles des travailleurs qui émanent d'une réalité absolument vécue. Pour Lyes Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), il est encore prématuré de connaître l'ordre du jour de cette rencontre, encore moins de la volonté des autorités en invitant les syndicats autonomes. Pour rappel, l'intersyndicale autonome a prévu des rassemblements régionaux devant les sièges des wilayas de Batna, Blida, Sidi Bel Abbès et Ouargla, et une réunion le 4 février prochain pour décider des prochaines démarches à suivre, un rassemblement national dont la date et le lieu ne sont toujours pas fixés et la mise en place d'une commission chargée de la préparation du dossier de constitution de la confédération nationale des syndicats autonomes.